L’Alpe 27 Au bon air de la montagne


L’Alpe 27 Au bon air de la montagne

Éxiste-t-il un bon air dans les montagnes, un air qui favoriserait la santé ou la guérison de la maladie ? Nul ne peut l’affirmer, mais le tourisme d’altitude naît au XIXe siècle de la certitude que la pollution est moins forte au voisinage des sommets que dans les banlieues enfumées et malsaines nées de la révolution industrielle. Justement, n’est-ce pas là qu’apparaît à la même époque un fléau épidémiologique comparable par son ampleur à la peste noire médiévale ? La tuberculose va durant un siècle mobiliser la science médicale et entraîner la construction en montagne d’immenses complexes hospitaliers. Certes des vies seront sauvées, mais à quel prix ? Déracinement de longue durée, mutilations douloureuses et souvent inutiles, cohabitation et ségrégation sexuelle comparables à la vie carcérale, monastique ou militaire sont les marques infamantes de cet isolement du malade dans ces casernes médicalisées que furent les sanatoria alpins. La contrepartie positive de ces traitements trop souvent barbares et peu efficaces, jusqu’à l’avènement des antibiotiques qui trouvent aujourd’hui leurs limites, s’énonce en un mot : le temps, infiniment de temps pour le rêve, l’étude, voire dans le meilleur des cas, la création. Des poètes, des écrivains, des artistes innombrables, et non des moindres, ont sublimé leurs souffrances et leur ennui dans des uvres qui n’auraient jamais vu le jour sans cette incarcération montagnarde subie et consentie. Comme le remarque avec pertinence Stefan Zweig entre les deux guerres dans une formule saisissante reprise un plus tard par un malade dans le titre d’un récit poignant : « La maladie est le luxe des pauvres ». En dépit de la reconversion médicale et touristique inévitable et heureuse de ces établissements, la nature sauvage, l’air pur de la montagne, son soleil éclatant, ses forêts de conifères et ses panoramas demeurent encore pour un temps un symbole puissant de la santé physique et morale.

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Montagne et santé : un mythe qui ne manque pas d’air

L’image de l’alpe purificatrice a la peau dure… Encore invoquée de nos jours, la cure d’air alpin, dont le bien-fondé n’a jamais été prouvé, tiendrait du pèlerinage et de l’effet placebo. Profondément ancrée dans l’imaginaire, cette croyance relève des relations paradoxales que l’homme a toujours entretenu avec la montagne. Par Jean-Paul Bozonnet et Daniel Grunwald.

Du vent qui fait vendre

Le filon est toujours bien exploité dans les Alpes : de la promotion des stations touristiques à celle d’une lessive ou d’une eau minérale, les bienfaits de l’air alpin se déclinent sur tous les tons. Une image qui respire la santé. Par Rafael Matos-Wasem.

Percer les secrets du mal des montagnes

L’altitude est-elle néfaste aux touristes ? La question sous-tend les nombreuses recherches sur la physiologie qui émaillent la fin du XIXe siècle. La curiosité scientifique pour les effets de l’air en haute montagne croise les intérêts économiques liés à la santé. Une démarche appelée à un bel avenir. Par Marc Piccand.
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Habiter l’air pur

L’ouverture au paysage, à l’air et à la lumière marque l’architecture alpine de la Belle-Époque, du chalet au sanatorium. Larges baies et vastes balcons, vérandas et galeries ensoleillées, mobilier léger et décoration discrète trahissent une relation nouvelle à la montagne. Par Dave Lüthi.
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Portfolio affiches : atmosphère, atmosphère…

Mine de rien, rendre visibles les invisibles vertus du climat alpin pour séduire les touristes est un défi auquel les créateurs d’affiches se sont attelés dès le début du XXe siècle. Malgré les contraintes du genre, ces images d’une belle variété témoignent autant de l’essor des stations climatiques que des courants artistiques de l’époque et d’une maîtrise croissante du langage publicitaire. Par Daniela Vaj.

Au bonheur des enfants

Interdit aux tuberculeux dès 1925, le village de Villard-de-Lans, dans le Vercors, choisit de réserver les vertus de son climat aux enfants délicats. Une orientation judicieuse (et juteuse) qui contribuera à l’essor touristique de cette station climatique originale. Par Marion Vivier.

L’alpe qui soigne, l’alpe qui exclut

De grands sanatoriums témoignent encore de la lutte engagée il y a cent cinquante ans contre la tuberculose. Un seul remède alors : le soleil et l’air des cimes. Dans ces gigantesques navires alpestres, coupés du monde par peur de la contagion, les malades embarquaient pour une cure au long cours. Une histoire médicale et sociale qui a marqué le paysage des Alpes. Par Sylvie Bretagnon.
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Bouillon de culture

La littérature se nourrit d’air pur. Huis clos propice aux dérives de l’âme, le sanatorium est un terrain de choix pour l’écrivain. De nombreux romans et récits autobiographiques déroulent les rêveries et les angoisses d’une petite société mise entre parenthèses dans son opéra de pics. Par René Siestrunck.

Le luxe des pauvres

Un puissant témoignage sur l’âpre quotidien des malades suspendus entre la vie et la mort, coupés du monde et soumis à une stricte discipline. Ainsi apparaît ce roman autobiographique (Albin Michel, 1956) d’un poète frappé de tuberculose. En 1942, Jean Rousselot effectue un séjour dans un sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet, en Isère. Tranche de vie. Par Jean Rousselot.

L’air au filtre de l’art

Des peintres atmosphériques, pourrait-on dire de Ferdinand Hodler et Ernst Ludwig Kirchner, dont l’oeuvre fait la part belle à la montagne. Chez ces artistes du début du XXe siècle, l’attention portée aux propriétés optiques de l’air entre en résonance avec les états d’âme. Mais à la vision contemplative et symboliste de l’un s’opposent les paysages expressionnistes et dynamiques de l’autre. Par Claude Reichler.
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ET ENCORE…

Le Dictionnaire encyclopédique des Alpes : Alpes coeur d’acier

Au « bon » air des mines, de nombreux Alpins se sont ruinés la santé et ce, dès la Préhistoire. Mais comment résister devant de telles richesses qui ont fait vivre bien des vallées avant la découverte de… l’or blanc. Voyage en sidérurgie montagnarde. Par Marie-Christine Bailly-Maître.
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Alpes d’ailleurs : l’Altaï, si loin, si proche…

Aux confins de la Sibérie, à califourchon entre la Chine, le Kazakhstan, la Mongolie et la Russie, la petite république de l’Altaï, membre de la fédération de Russie, tente de s’ouvrir au tourisme de montagne. Road movie sur la tchouyskyi trakt . Par Pascal Kober.
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L’Alpe 27 Au bon air de la montagne

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