L’Alpe 16 Nature partagée, parcs et paysages


L’Alpe 16 Nature partagée, parcs et paysages

Paysage ? Le mot est difficile à cerner tant il embrasse de concepts. De représentation dans la peinture de la Renaissance, il s’est élargi aujourd’hui jusqu’à l’imaginaire. Qu’on pense aux paysages politique ou audiovisuel ! Mais pour les géographes, après avoir été une combinaison de facteurs naturels (vision réductrice s’il en fut), il est devenu un lieu marqué par la présence de l’homme et par voie de conséquence éminemment transformable et évolutif. On aura compris qu’en ce début de troisième millénaire le paysage naturel n’existe pas. C’est donc bien d’un patrimoine marqué par la présence de l’homme qu’il s’agit. Les parcs nationaux mais surtout les parcs naturels régionaux ainsi que leurs équivalents des pays de l’arc alpin, créés en nombre depuis trois décennies, ont été des laboratoires vivants d’expérimentation de l’impact des activités humaines sur le milieu et son évolution malheureuse ou harmonieuse. Vivre et travailler au pays (suivant le mot célèbre des années soixante) sans tuer la poule aux oeufs d’or que représente une nature préservée et respectée, tel est l’enjeu qu’incarnent les paysages de montagne aujourd’hui. Développer sans détériorer, cet objectif reste plus actuel que jamais et inclut la notion complexe de durabilité. Chacun sur le terrain mesurera la difficulté d’atteindre et de maintenir cet équilibre périlleux entre écologie et économie.

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La nature n’existe pas

Affirmation iconoclaste que viennent étayer de très sérieuses études au coeur des Alpes : ces paysages qui nous paraissent aujourd’hui si naturels ont bel et bien été modelés et remodelés par les variations du climat et l’action millénaire de l’homme. Par Francesco Fedele.

L’invention du paysage

Les civilisations de la Méditerranée et de la Chine antique appréciaient les délices de la contemplation et de la représentation paysagères. Après des siècles d’oubli, l’Occident les redécouvre à la fin du Moyen Âge. Les Alpes se situent au coeur de cette révolution. Par Jean-Robert Pitte.


VINCENTS DESCOTILS
Graphiste, illustrateur et intervenant en arts plastiques, il poursuit un parcours photographique en noir et blanc. Hors des courants, c’est en «  artisan du regard  » qu’il recherche les effets de matière, au fil des voyages, des paysages ou des visages. Invité par un lycée agricole, il a récemment travaillé sur le thème des légumes, débouchant sur l’exposition «  Pour tout potage  ». La partie sous-titrée «  Les territoires visités  » est un jeu entre légumes et paysages. Ces pages, réalisées pour L’Alpe à partir d’une photo de Pascal Kober, sont une déclinaison en couleur de l’une des images de cette série qui avait été publiée par l’association «  Un sourire de toi et j’quitte ma mère  »

Point de vue : l’image du monde

L’idiot du paysage sommeille en nous. Il faut le secouer. L’histoire du paysage apparaît en effet comme l’inexorable montée d’une sensiblerie généralisée et béate que seuls les faux-fuyants d’un regard patiemment dompté peuvent déjouer. Si tout le monde aime les beaux paysages, il fut un temps, hélas perdu, où cette collusion des sentiments n’était pas de mise. Par Gilles Peissel.

Vingt mille lieues sur les terres

Pour «  inventer  » les parcs naturels régionaux il y a une quarantaine d’années, quatorze globe-trotters ont fait un tour du monde. Une aventure un peu folle, dont l’un des acteurs se souvient avec bonheur. Par Jean-Pierre Feuvrier.

Alpes d’ailleurs : sens dessus-dessous

Abelardo Morell, photographe américain, né en 1948 à La Havane (Cuba), aujourd’hui professeur au Massachusetts College of Art de Boston rend ici un bel hommage au grand Léonard de Vinci en détournant le principe de la camera obscura que l’artiste italien avait décrit dès la Renaissance.

Vues… de ma fenêtre

Où suis-je ? Le sommeil aura été difficile à trouver mais à force de se retourner, de s’enfouir et de se recroqueviller sous les couvertures récupérées au pied des bas flancs, on aura sombré, agrippé avant la submersion définitive, aux images de la course rêvée : lèvres de rimaye, dièdre noir et terrible, couloir blême, pur linceul de neige…et l’arête pure, aérienne, frangée de lumière folle et l’antécime et… Par Jacques Boguel et Bernard Weber.

Une histoire qui se poursuit dans l’émerveillement d’une gloire lumineuse écartant la nue au-dessus de la ligne sombre et déchiquetée d’une chaîne lointaine vue d’on ne sait quel belvédère… Photo : Jacques Boguel.
Crépuscule embrasé, gorge ensanglantée des nuages, le temps vire et promet monts et merveilles… Photo : Jacques Boguel.

Regarder un paysage, c’est se souvenir

Au-delà du col, se dévoile une contrée neuve, pleine de mystères, de dangers et de promesses… Partis à la découverte du monde, de l’autre côté des montagnes, nos ancêtres ont vécu cet instant où l’excitation de la découverte se mêle à la peur de l’inconnu. Une expérience fondamentale que certains paysages alpins, âpres et sauvages, font resurgir du fond de nos mémoires. Par Bernard Amy.

Le funambule et le gestionnaire

Sauvage ou cultivé, le paysage est toujours en équilibre instable. Pour le maintenir, les hommes doivent faire preuve d’ingéniosité mais aussi de respect. Au prix d’un travail incessant, ils ont aménagé des espaces à leur mesure et en ont exploité les richesses. Sans pour autant chasser définitivement le naturel… Par Werner Bätzing.

Où va la géographie alpine ?

Science humaine autant que naturelle, la géographie a trouvé dans les Alpes un terrain de choix. En deux siècles, le travail des chercheurs a largement évolué, passant d’une étude naturaliste et régionaliste à une approche pluridisciplinaire dont les ADiscipline d’observation, la géographie alpine fut aussi pendant longtemps une discipline sportive… les cours des professeurs de l’Institut de Grenoble se déroulant largement sur le terrain, comme ici avec Paul Veyret et ses étudiantes lors d’une excursion au glacier Blanc dans le massif des Ecrins en 1950. Collection Madeleine Vaudaux. lpes ne sont plus qu’un élément. Une histoire que retrace une exposition présentée à Chambéry. Par Céline Fuchs.


Discipline d’observation, la géographie alpine fut aussi pendant longtemps une discipline sportive… les cours des professeurs de l’Institut de Grenoble se déroulant largement sur le terrain, comme ici avec Paul Veyret et ses étudiantes lors d’une excursion au glacier Blanc dans le massif des Ecrins en 1950. Collection Madeleine Vaudaux.

Vue imprenable sur la Jungfrau

Domestiqués, les Alpes et ses habitants sont devenus les acteurs d’une vaste mise en scène. Un spectacle savamment orchestré (et depuis des siècles) pour touristes en mal d’émotions fortes. La pureté de la nature alpine : un formidable filon qui n’a pas fini de faire couler de l’encre… Par Duccio Canestrini.

Un nouveau projet de chemin de fer pour la Jungfrau. Caricature de H. Jenny («  Nebelspalter  » de Zurich, 23 novembre 1889) extraite de «  La montagne à travers les âges  » de John Grand-Carteret (1904).

Plus vrai que nature

Finie l’alpe buissonnière ! Désormais, on fréquente la nature pour se cultiver et le randonneur est prié de se munir d’un solide alibi. Les parcs se sont ainsi mis à l’art et à la pédagogie. Pour le meilleur ou pour le pire ? Par Sergio Dalla Bernardina.

Portfolio : artistes timbrés

Art postal(pe), le bestiaire : tel était le thème proposé aux amoureux du genre. En réponse, c’est une joyeuse faune qui a envahi le bureau de L’Alpe ce printemps… Le facteur en est resté tout éberlué. De cette insolite sarabande de dessins colorés, de sages images, d’objets biscornus et de savants découpages, nous vous proposons un florilège, en avant-première de l’exposition qui présentera l’ensemble des oeuvres à la fête de la transhumance de Die. Par Claude Ballaré.

Envois de Gilbert Claudot (Montmival, Drôme)

L’Europe des espaces protégés

Un quart des Alpes est aujourd’hui placé sous protection. Parcs nationaux et régionaux, réserves naturelles et autres programmes européens permettent de préserver la faune, la flore et les paysages, mais aussi ceux qui y vivent, en vivent et les font vivre. Une histoire longue d’un siècle, complexe et parfois houleuse. Par Guido Plassmann.

ET ENCORE…

Le vertige de l’imitation

Très pratiqué en Savoie, le décor jaspé en céramique est issu de l’Antiquité. Une technique qui joue l’abstraction mais qui n’oublie pas tout à fait le réalisme puisqu’elle imite dès l’origine les délicats paysages veinés des roches rares comme l’agate, l’onyx ou le marbre. Par Marc Pillet.

Décor jaspé en Savoie

L’engouement pour les marbrures abstraites a alimenté la production des poteries traditionnelles savoyardes durant plus de deux siècles. Une pratique que les ethnologues n’ont pas toujours su bien analyser. Par Catherine et Jean-Christophe Hermann.

Pot à lait savoyard. Hauteur : 20 cm. Diamètre : 16 cm.

Terre des Alpes

À Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, ce sont les potiers ligures qui, en franchissant les montagnes dès le XVe siècle, ont apporté leur savoir-faire d’artisans et leurs habitudes de consommation. Le décor jaspé ornera la terre des Alpes jusqu’à ce que Picasso vienne chambouler le paysage local. Par Josiane Lafay.

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