L’Alpe 50 : éditorial

Vous pouvez dorénavant feuilleter L’Alpe à l’écran en petit format pour mieux saisir tout ce qui fait la richesse (notamment iconographique) de la revue  ! Une douzaine de numéros sont disponibles dans cette nouvelle présentation. Voir notre rubrique «  Numéros parus  » dans le menu bleu ci-dessus.

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Ce cinquantième numéro de L’Alpe (vivat !) revient aux sources. Souvenez-vous  : le premier volume, il y a douze ans, avait pour titre «  Gens de l’alpe  »  ; et c’est encore de «  gens  » dont il est question ici. Pour rappeler, s’il en était besoin, que les patrimoines de l’Europe alpine n’ont d’intérêt que s’ils permettent de dire la vie des hommes et des femmes de la montagne, et plus encore de présenter leur riche vie sociale.

En évoquant leurs pratiques à travers les métiers liés au tourisme, on convient que la gestion et la mise en valeur de notre patrimoine collectif participe aussi de l’économie touristique, n’en déplaise aux conservateurs traditionnalistes. Jamais autant de musées et autres sites monumentaux ouverts à la visite n’auraient été aménagés s’ils ne reposaient aussi sur la fréquentation touristique. D’ailleurs, notre revue elle même… surfe sur la vague. Nous faisons donc partie de ces «  gens  »  !

Que l’on s’en plaigne ou que l’on s’en félicite, l’économie de la montagne alpine repose désormais en grande partie sur l’activité touristique, sous toutes ses formes, pas seulement sportive  ! Et l’on sait que bien des vallées se seraient largement dépeuplées si les emplois liés au tourisme n’étaient venus remplacer ceux que perdait inexorablement l’économie agropastorale.

Il ne s’agit pas, dans ces pages, de livrer une analyse savante. Fidèle à son credo, L’Alpe tente d’approcher la société des loisirs de la montagne par ceux qui la servent et l’entretiennent. Le portrait de quelques «  travailleurs  » du tourisme vaut largement toutes les statistiques sur le taux d’emploi ou la fréquentation des stations. Et permet de s’intéresser aux savoir-faire à l’œuvre jusque dans l’accueil des visiteurs, ainsi qu’aux nouveaux modes de gestion du temps et des statuts professionnels qui sont expérimentés, préfigurant peut-être un nouveau rapport au travail…

Reste que l’on ne peut s’intéresser aux patrimoines sans se préoccuper du type de développement que promeut l’économie touristique. Et espérer que les touristes prendront toujours soin de la qualité de la rencontre avec ceux qui ont choisi pour métier de les recevoir et de les accompagner dans leur découverte des Alpes. Nous sommes tous des touristes  ; et nous avons tous besoin de guides. Pas seulement en haute montagne !

Jean Guibal
Directeur éditorial

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