Pratique : cultures en Écrins

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L’ARGENTIÈRE-LA-BESSÉE

Les ouvriers des Écrins

Cette commune des Hautes-Alpes doit son nom à la mine d’argent exploitée depuis le Moyen Âge dans le vallon voisin du Fournel. Elle est abandonnée en 1908 lorsque Péchiney implante une usine d’aluminium. Après la fermeture de cette dernière, dans les années 1980, L’Argentière choisit de mettre en valeur ce passé industriel (qui comprend aussi le quartz fondu pour la production de verre de haute qualité, les ardoises et le gaz). Des bâtiments sont réhabilités, dont le château Saint-Jean, une résidence du XVIIIe siècle ayant abrité des familles ouvrières après guerre, transformé en centre de culture scientifique dédié à l’étude du patrimoine minier. Le lieu, protégé au titre des monuments historiques, abrite le musée des mines d’argent tout en cumulant d’autres fonctions : découverte du patrimoine industriel, religieux et agricole, centre de ressources et d’étude, salles d’exposition et de séminaires, bibliothèque et point de départ d’un parcours du patrimoine technique et industriel dans la ville (brochure explicative et visites guidées). En parallèle, un programme d’aménagement de la mine du Fournel a été lancé, dans une approche pluridisciplinaire (géologique, architecturale et naturaliste). De nombreux vestiges (ateliers, forges, etc.) ont déjà été dégagés, animés par un circuit d’interprétation. Au départ du musée, des visites guidées font découvrir ces témoignages d’une activité minière séculaire (dont une galerie). L’exploration et les fouilles se poursuivent, afin d’enrichir un futur musée de site consacré aux techniques d’extraction et de traitement du minerai.

+ 33 (0) 492 23 02 94.

www.ville-argentiere.fr

CHAMPSAUR ET VALGAUDEMAR

Un écomusée éclaté

Ces deux vallées qui encadrent le Vieux Chaillol (3 163 mètres) ont imaginé un réseau de huit écomusées déclinant les traditions locales, agrémentés pour certains d’expositions temporaires. À Villar-Loubière, on admire les mécanismes, toujours en fonction, de l’ancien moulin hydraulique à roue horizontale (classé). Au Noyer, sur la rive gauche du Drac (en limite du parc), la Maison de la botanique célèbre l’enfant du pays, Dominique Villars (1745-1814) qui commença à herboriser ici en gardant le troupeau familial. Herbiers, films, jardin et sentier botaniques. La Ferme de l’histoire de Pisançon (Saint-Bonnet) présente la vie traditionnelle, en particulier l’irrigation, ce territoire étant autrefois quadrillé de canaux dont il reste quelques vestiges. À Saint-Léger-les-Mélèzes, le Refuge des animaux présente la collection du naturaliste Joseph Bonnet (oiseaux, insectes, faune) dans un bâtiment aux belles voûtes en pierre. À Chaillol 1600, Confluences s’intéresse aux métiers d’antan, avec un atelier de gravure et de sculpture, tandis qu’à l’ancienne école de Saint-Jean-Saint-Nicolas on respire une nostalgique odeur d’encre et de craie. À Pont-du-Fossé, la Maison paysanne évoque le quotidien des paysans artisans. Enfin, à Champoléon, la Maison du berger est dédiée au pastoralisme : expositions permanente et temporaire, centre de documentation et parcours d’interprétation.

www.champsaur-valgaudemar.com

EMBRUN

La Nice des Alpes

Ainsi surnomme-t-on Embrun pour la douceur de son climat. Un avantage qui, allié à sa position stratégique au-dessus de la Durance, lui valut d’être promue évêché au IVe siècle et d’exercer une grande influence sur la région. L’ancienne place-forte abrite une vieille ville qui vaut le détour, avec ses ruelles, ses fontaines de marbre rose et ses édifices médiévaux, dont la cathédrale gothique, le plus important monument religieux des Alpes françaises, le couvent des cordeliers (fresques de peintres italiens des XVe et XVIe siècles) ou encore la maison (classée) des Chanonges. Cet ancien chapitre des chanoines (XIIIe siècle), pourvu de plafonds à caissons et d’une peinture murale de la Renaissance, abrite la maison du patrimoine embrunais où se déroulent de nombreuses animations. La Tour brune, ancien donjon des évêques pourvu d’une terrasse panoramique, accueille un espace de lecture des paysages du parc. Enfin, l’ancienne chapelle du couvent des capucins expose des œuvres d’art contemporain.

www.tourisme-embrun.com

SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS

Mémoires d’alpinismes

Berceau de l’alpinisme dans le massif des Écrins, avec de célèbres guides (comme les Gaspard, vainqueurs de la Meije en 1877), le village consacre un musée à cette saga et rappelle ainsi la vie de ces hommes qui menaient une rude existence de paysans entre deux ascensions avec des «  messieurs  ». On y découvre aussi la vallée du Vénéon, la construction de la route de La Bérarde ou encore les femmes, de guides, gardiennes de refuges et alpinistes. L’exposition Une cordée à table retrace les divers aspects du développement touristique.

+ 33 (0) 476 79 52 25.

BOURG-D’OISANS

Musée des minéraux et de la faune

Par sa formation complexe, ce massif est une mine ! Au sens propre, mais aussi par les innombrables minéraux découverts depuis le XVIIIe siècle et qui ont enrichi les muséums, depuis Grenoble jusqu’à… New York ! Une diversité à voir au musée de Bourg-d’Oisans avec sa fabuleuse collection de minéraux alpins, la plus importante en France. Deux sections sont dévolues à la paléontologie (surtout l’ère secondaire avec des reconstitutions et un bel ensemble d’ammonites) et à la faune alpine, avec plus de 140 espèces naturalisées, mises en scène dans leur environnement. Le centre de géologie propose en outre des visites sur le terrain, tandis que des expositions temporaires s’intéressent aux peuples du monde (les Amérindiens jusqu’au 31 octobre 2013).

+ 33 (0) 476 80 27 54.

www.bourgdoisans.fr

COL DU LAUTARET

Le jardin alpin

Situé à 2 100 mètres d’altitude, dans un cadre superbe et un environnement géologique et climatique particulièrement favorable, il a été créé en 1899 par le professeur Lachmann, enseignant à l’université de Grenoble. Laquelle gère toujours le jardin, l’un des plus beaux d’Europe, qui allie accueil et éducation du public à sa vocation initiale de recherche. Avec plus de 2 300 espèces émanant des montagnes du monde, la station alpine Joseph Fourier propose un parcours magique, aussi esthétique que pédagogique, au visiteur qui perçoit ainsi les associations végétales et apprend à respecter cette flore fragile, tout en offrant aux scientifiques un conservatoire et un outil de premier ordre. Les Cahiers illustrés du Lautaret permettent d’approfondir la visite, que l’on peut préparer en explorant le site Internet très complet et bien illustré. Expositions temporaires (la forêt primaire de Guyane en 2013). Plants et graines disponibles à la boutique.

sajf.ujf-grenoble.fr

BESSE

La maison des Alpages

À l’entrée du plateau d’Emparis, haut lieu du pastoralisme, le village de Besse, qui a préservé son architecture traditionnelle, abrite un espace d’interprétation de cette activité. La présentation montre de façon vivante (films, témoignages, bornes numériques, ateliers) le quotidien d’une transhumance toujours d’actualité, sans oublier l’environnement et la lecture du paysage. Des expositions temporaires explorent d’autres facettes de la vie locale (mines, travaux et métiers, pêche, etc.). En été, sont proposées des sorties en alpage à la rencontre des bergers (le jeudi, sur inscription). Enfin, la maison organise chaque année en juillet une semaine du pastoralisme, avec projection de films, marché de producteurs, dégustations de produits locaux et bénédiction des troupeaux en alpage.

www.maisondesalpages-besse.com

VALLOUISE

Cadrans solaires

Partie prenante de la route des cadrans des Alpes du Sud, la Vallouise en compte dix-huit, sur des édifices religieux (églises de Puy-Saint-Vincent, des Vigneaux, des Claux, de Pelvoux, etc.) mais aussi des maisons, comme le beau cadran de la famille de Bardonèche à Vallouise, où l’on trouve aussi un cadran insolite (et contemporain) devant la maison du parc : une grande sculpture surmontée d’un aigle dont le bec indique, par son ombre, l’heure sur le sol.

SAINT-CHRISTOPHE-EN-OISANS

La cordée

Ouvert en 1907, cet hôtel-restaurant plus que centenaire s’impose comme un lieu chaleureux et original depuis que Marie-Claude Turc a eu la belle idée de développer un espace dédié aux plaisirs de l’esprit et du corps. Dans le café, où des livres (dont L’Alpe) sont à disposition des visiteurs, se déroulent des rencontres littéraires. Dans le soubassement de la maison contiguë (celle du guide Pierre Gaspard) est installé un hammam, ainsi qu’une salle accueillant concerts en tous genres, théâtre ou projections, au gré des propositions. Le lieu accueille aussi des expositions de peinture et de photographie (on y verra cet été la sélection d’un concours sur le thème de la terre). Concerts ou spectacles ont lieu le jeudi soir en été (et de façon ponctuelle dans l’année), avec un petit festival de musique classique le dernier week-end de juillet. Un endroit convivial et généreux aussi inattendu qu’appréciable.

+ 33 (0) 476 79 52 37.

www.la-cordee.com

PELVOUX

Un musée à 2 700 mètres !

Le refuge du Pelvoux se dresse sur un éperon rocheux, dissimulant l’ancien refuge Lemercier, en bois, datant de 1892. Ce dernier servait de dépôt jusqu’à ce que le gardien ait l’idée de le transformer en un musée vivant, réaménagé «  dans son jus  », plongeant le visiteur dans l’ambiance des premiers alpinistes de l’Oisans et dans lequel on peut passer la soirée et la nuit ! Un patrimoine alpin origina à quelque 3 heures et demie de marche depuis Ailefroide.

+ 33 (0) 492 23 39 47.

En bref…

Maisons du parc

Chaque secteur est doté d’un lieu d’accueil et d’information : à Bourg-d’Oisans, Entraigues, La Chapelle-en-Valgaudemar, Pont-du Fossé, Châteauroux-les-Alpes, Vallouise et Briançon. Documentation, programme des activités et manifestations, espace d’expositions, salle d’audiovisuel, maquettes, etc.

www.ecrins-parcnational.fr

Arts et traditions

Jadis, Mont-de-Lans était un ensemble de hameaux où se déroulait une vie paysanne que la naissance de la station des Deux-Alpes a reléguée dans un passé que fait revivre la maison Chasal Lento.

+ 33 (0) 476 79 53 15.

En thermes de plaisir…

Les Romains connaissaient déjà les vertus, gastriques, rhumatologiques et dermatologiques, de la source d’eau chaude de Mônetier-les-Bains. Aujourd’hui, une belle construction de verre et de bois abrite une piscine d’eau thermale à 45 °C et de nombreux équipements permettant d’allier soins et détente.

www.lesgrandsbains.fr

Sentier en Valjouffrey

Au départ de La Chalp, le circuit des Ségouins fait découvrir le projet de restauration de la scierie et de la microcentrale autour de panneaux expliquant l’importance de l’eau dans la vallée (1 heure, accessible à tous).

+ 33 (0) 476 30 22 28.

www.valjouffrey.fr

Art sacré

À Monêtier-les-Bains, l’ancienne chapelle des pénitents abrite l’une des plus belles collections d’art sacré des Hautes-Alpes. Visites commentées des fresques (XVe et XVIe siècles) et des édifices religieux de la commune.

+ 33 (0) 492 24 57 43.

Maison de la montagne

Aux Deux-Alpes, cet espace présente la flore, la faune et la géologie des montagnes d’ici et d’ailleurs (conférences, bornes interactives, maquettes pédagogiques, etc.). Ouvert en hiver seulement.

+ 33 (0) 476 79 53 15.

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