L’Alpe 11 : éditorial

L’alpe slovène et les pâturages savoyards, l’armailli de la Gruyère et l’animal des Alpes méditerranéennes sont les ferments d’une aventure singulière qui doit tout aux richesses et à la fabuleuse diversité des terroirs.

Subtile alchimie qui fait se rencontrer les savoir-faire des hommes, leur interaction et leur enracinement dans ces paysages si contrastés, la géographie complexe des montagnes, le poids de l’histoire, le sens du goût et des plaisirs et la réflexion prospective sur le futur. Subtile alchimie sans laquelle ce futur-là ne serait balisé que de banals produits standardisés.

L’oeuvre est encore au noir dans ce creuset bouillonnant. Conduite à l’ombre et dans le plus grand secret, la lente et patiente maturation fera l’objet de soins très attentifs et d’une surveillance de tous les instants. Les feux de la rampe, ce sera pour plus tard car il s’agit ici, maintenant et d’abord, de s’attacher au respect d’une image. De marque.

Et si le délicat équilibre des saveurs doit beaucoup à la raison et à l’expérience, une pincée d’amour et deux doigts de passion ne sont pas inutiles pour parachever le travail de plusieurs mois. Porté sur un plateau dans les grandes cités comme dans les vallées les plus reculées, ce cru n’aura plus qu’à être dégusté sans modération. Oui, décidément oui, L’Alpe est affinée comme une grande appellation. Il fallait en faire un fromage. Le voici. Bonne lecture et bon appétit.

Pascal Kober

«  Ah qu’il est beau le débit de lait
Ah qu’il est laid le débit de l’eau
Débit de lait si beau, débit de l’eau si laid
S’il est un débit beau, c’est bien le beau débit de lait  »

Extrait d’une chanson de Charles Trénet. Adieu poète…

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