L’Alpe 14 Terre de refuge


L’Alpe 14 Terre de refuge

Certes comme nous l’avons montré tout au long des parutions précédentes, les Alpes ont été un lieu de passage et d’échanges intenses. Mais elle furent aussi dans de nombreuses circonstances naturelles, historiques, religieuses ou culturelles des lieux de retraites, tour à tour citadelle ou accueil. Animaux aimant volontiers la plaine comme le chamois et se réfugiant dans les pentes pour fuir l’homme ou plantes pionnières conquérant dans des conditions extrêmes de nouveaux sites, déserteurs ou néo-ruraux se réfugiant dans les montagnes, Vaudois, désert des Chartreux ou ermites d’aujourd’hui, voire communauté Tibétaine réfugiée en Suisse, villages d’altitude, tous ces exemples montrent la complexité de cette occupation montagnarde très diversifiée. La nature comme chacun sait ayant horreur du vide, la nécessité ayant de tout temps rempli ces espaces où la vie triomphe des difficultés liées à ces milieux difficiles exigeant un combat permanent ne laissant aucun droit à l’erreur. D’où parfois une permanence de ces occupations qui a donné aux sociétés montagnardes un équilibre harmonieux s’étendant sur des siècles. Les bouleversements profonds du monde contemporain effacent parfois brutalement devant nos yeux ces constructions fragiles.

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Le libre montagnard

Élisée Reclus (1830-1905) est sans doute à la géographie ce que Michelet est à l’histoire, en ce siècle où la science se dit avec poésie et se mêle de réflexion politique et d’humanisme. Grand voyageur, auteur de nombreux récits et d’ouvrages dont la célèbre Nouvelle géographie universelle, la Terre et les hommes, en dix-neuf volumes, Reclus est aussi sympathisant du mouvement anarchiste. Ce qui lui vaudra d’être déporté puis exilé pour sa participation à la Commune de Paris. Plusieurs voyages dans les Alpes lui inspirent Histoire d’une montagne, ouvrage de vulgarisation prétexte à une réflexion sur la nature, la liberté et le progrès. Extraits.

Un petit goût de paradis

Photo : Pascal Kober.

Fuyant le chaos d’un empire romain en pleine décadence, le préfet Dardanus se construisit une retraite au coeur des Hautes-Alpes. Protégée par un austère défilé, sa Theopolis légendaire préfigure d’autres implantations à l’écart des troubles du monde. Des lieux d’asile et de paix qui permirent de coloniser nombre de territoires montagneux. Par Jean-Loup Fontana.

Secrètes défenses

Dans la haute Maurienne, le fort du Sappey était censé protéger la vallée des incursions de l’armée italienne par le col du Mont-Cenis.

Cachette ou piège, propice à la défense comme à la fuite, la montagne offre aux armées tantôt un refuge fermé, tantôt un refuge ouvert. Une ambivalence à laquelle ont été confrontés les militaires, dans cette zone de frontières et de passages qui fut de tout temps terrain d’affrontements. Par Giuseppe Sergi.

Seul dans la montagne

Près des cieux, il s’est retiré au «  désert  ». Sur une montagne dominant la vallée de la Drôme, Benoît l’ermite a bâti de ses mains une cabane en planches de quatre mètres carrés et vit avec deux cents francs par an. Portrait d’un fou de Dieu. Par André Pitte.

PORTFOLIO : Les chartreuses rêvées

Une représentation particulièrement riche en détails de la vie

Loin de la fureur du monde, la galerie des cartes de la Grande Chartreuse réunissait une extraordinaire collection de peintures monumentales représentant la plupart des monastères. Réalisées entre le XVIIe et la fin du XIXe siècle, ces toiles, très peu connues et dont l’interprétation est encore difficile, viennent tout juste d’être classées à l’inventaire des monuments historiques. Par Alain Girard.

Terre d’accueil

Sans maître (ni dieu ?), les Alpes ont nourri les fantasmes des hommes face à l’anxiété du changement. Dès lors, elles sont devenues espace de recherche, d’aventure, de cachette, de fuite, d’isolement, mais aussi d’échange, de rencontre et de protection où les exclus et les déviants ont pu se tenir à l’écart d’un monde. Par Luisa Bonesio.

La saga des vaudois

La dissidence vaudoise, encore bien vivante de nos jours dans quelques vallées du Piémont, trouva dans les Alpes sa terre d’élection. Marquée d’épisodes sanglants et d’exodes, l’histoire de cette contestation religieuse proche du protestantisme reste entourée d’un voile de mystère. À commencer par les raisons de son implantation dans ce refuge montagnard. Par Giorgio Tourn.

Les révoltés du Piémont

 Ce dessin, exécuté d'après la fresque qui orne l'église de Trivero, près de Biella, rappelle l'arrestation de Dolcino et de sa compagne Margherita par les troupes épiscopales le Jeudi saint 1307.
Ce dessin, exécuté d’après la fresque qui orne l’église de Trivero, près de Biella, rappelle l’arrestation de Dolcino et de sa compagne Margherita par les troupes épiscopales le Jeudi saint 1307.

Une société idéale, formée d’hommes libres et égaux unis dans la fraternité évangélique. Ainsi prêchait Dolcino, en révolte contre la toute-puissance du clergé au XIIIe siècle. Un discours proche des aspirations des populations alpines. Réfugié au Piémont, il fut ainsi soutenu par les montagnards en rébellion contre le pouvoir féodal. Par Gustavo Buratti.
Ce dessin, exécuté d’après la fresque qui orne l’église de Trivero, près de Biella, rappelle l’arrestation de Dolcino et de sa compagne Margherita par les troupes épiscopales le Jeudi saint 1307.

Ce héros au regard si doux…

 Portrait d'Andreas Hofer.
Portrait d’Andreas Hofer.

Au Tyrol, Andreas Hofer fait figure de héros national. Dans le massif montagneux qui domine Innsbruck, aidé de ses amis paysans, il défendit vaillamment sa liberté contre les troupes napoléoniennes en profitant habilement des avantages du terrain et du farouche patriotisme de ces montagnards. Un symbole de la résistance et de l’indépendance du Tyrol. Par Marie-Christine Noël.

La longue traque

Insoumis selon les critères de l’armée, déserteurs au nom de la Bible, les frères Berthalon s’enfuient, en septembre 1914, dans les montagnes des Hautes-Alpes pour échapper à la grande boucherie qui se prépare. Une cavale facilitée par leur remarquable connaissance du milieu alpin où ils cherchent refuge et par la complicité des habitants. Théophile et Félix seront arrêtés en 1927, après treize ans de vie précaire et de privations extrêmes. Par Jean-Luc Charton.

Le camp des partisans

Contre les nazis, la jeunesse réfractaire de 1943 profita de la géographie protectrice des montagnes du Dauphiné pour se cacher, éviter le travail obligatoire en Allemagne et se dresser en armes face à l’occupant. Vercors, Oisans, Belledonne et Chartreuse furent ainsi le berceau et le tombeau de la Résistance. L’historien Marc Ferro, le politologue Simon Nora et le photographe Marc Riboud furent de ceux-là. Ils témoignent. Par Patrice Morel.

Alpes d’ailleurs : Djbel rebelle
(article en texte intégral)

Djbel Sarhro versant soleil. Nomades pour la plupart, les pasteurs Aït Atta installent sur les hauteurs leur grande tente brune tissée en poils de chèvre, à côté des imizarh, ces petites constructions de pierres sèches recouvertes d'alfa (ici sur le plateau de Tizi n'Taggourt, à près de 1 800 mètres d'altitude). Quelques uns d'entre eux sont sédentarisés comme ces bergers du village de Hanedour près de Nkoub, à une centaine de kilomètres à l'est de Ouarzazate sur la route de Tazzarine. Photo : Pascal Kober
Djbel Sarhro versant soleil. Nomades pour la plupart, les pasteurs Aït Atta installent sur les hauteurs leur grande tente brune tissée en poils de chèvre, à côté des imizarh, ces petites constructions de pierres sèches recouvertes d’alfa (ici sur le plateau de Tizi n’Taggourt, à près de 1 800 mètres d’altitude). Quelques uns d’entre eux sont sédentarisés comme ces bergers du village de Hanedour près de Nkoub, à une centaine de kilomètres à l’est de Ouarzazate sur la route de Tazzarine. Photo : Pascal Kober

Aux confins du Maroc, dans le djbel Sarhro, les Berbères Aït Atta furent les derniers à résister aux troupes françaises qui «  pacifiaient  » le protectorat. Aujourd’hui, ces farouches bergers transhument dans d’austères montagnes d’ocre pour échapper aux rigueurs de l’hiver dans le Haut-Atlas. Mais la neige les rattrape parfois sous les palmiers et les amandiers à deux pas des dunes sahariennes. Par Pascal Kober.

Nomade d’ici

 Photo : Stéphane Balmand.
Photo : Stéphane Balmand.

Antonio Placer revendique son «  alpinité  » : «  ma chanson est un plat dauphinois avec plein d’épices  ». L’artiste galicien attendit la naissance de sa fille (et la découverte fortuite du rigodon) pour se convaincre définitivement que les Alpes étaient sa terre de refuge. Par Jean-Louis Roux.

L’ivre de havres

Abri fragile mais bienvenu, le refuge-bivouac de la Königspitze, dans le
Abri fragile mais bienvenu, le refuge-bivouac de la Königspitze, dans le massif de l’Ortler en Autriche. Photo : Jean-Michel Asselin – Glénat Presse.

Bulle de chaleur ancrée sur un océan de pierres et de glaces, le refuge de haute montagne est un havre de paix qui défie les démons de la nuit. Cet abri hors du temps offre une halte rassurante sur le chemin des sommets et fascine les alpinistes. Mais pour combien de temps encore ? Par Enrico Camanni.

ET ENCORE…

Les Alpes à 360°

Posséder du regard une multitude de cimes inviolées et pénétrer leurs secrets d’un seul coup d’oeil… Un rêve auquel répondent les dépliants panoramiques en ce XIXe siècle où l’alpe devient à la mode. Entre mise en scène romantique et précision encyclopédique, outil de connaissance et objet de promotion touristique, les panoramas ont joué un rôle important dans la découverte de la montagne. Ce que montre une exposition proposée par le musée du Club alpin d’Innsbruck. Par Anton Holzer.

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