L’Alpe 88 Refuges, de l’abri de fortune au tourisme d’altitude


L’Alpe 88 Refuges, de l’abri de fortune au tourisme d’altitude

Abri pour la nuit, havre de réconfort et de convivialité, les refuges alpins sont des lieux emblématiques de la moyenne et haute montagne. Des repères pour les alpinistes chevronnés comme pour les randonneurs d’un jour. Ce numéro accompagne l’exposition « Refuges alpins. De l’abri de fortune au tourisme d’altitude » que le public est invité à découvrir au Musée dauphinois à Grenoble du 4 juin 2020 au 21 juin 2021.

Trouver un lieu où passer la nuit en sécurité, telle est la première fonction du refuge, celle-là même des hospices implantés sur les grands cols qui accueillaient les voyageurs au Moyen Âge et les dérobaient au froid, à la neige et à la peur de la mort. Avec la naissance de l’alpinisme et la création des clubs alpins, l’arc alpin se couvre peu à peu de refuges de toutes tailles et de toutes sortes (cabanes non gardées, refuges « gardiennés », « hôtels » d’altitude, etc.). Ces dernières années, nouveau bouleversement, les refuges se métamorphosent ici en ateliers culturels, là en observatoires du changement climatique, ailleurs en lieux touristiques, devenant même le but de certaines randonnées (et non plus seulement une étape). Ce sont toutes ces mutations que ce numéro de L’Alpe va examiner à la loupe.

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À la une : point de départ de la fameuse traversée de la Meije (3 983 mètres), le refuge du Promontoire (3 092 mètres), en face sud de ladite Meije, dans le massif des Écrins, à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère), a été bâti en 1901. En 1966, il a été reconstruit en aluminium par l’architecte François Lederlin pour une capacité de 36 places. On y accède depuis le hameau de La Bérarde par le vallon des Étançons. Photo : Éric Dessert, 2017. Inventaire général du patrimoine culturel de la région Auvergne-Rhône-Alpes (© ADAGP).

LE DOSSIER

DE L’ABRI DE FORTUNE AU TOURISME D’ALTITUDE

Il a fallu attendre les années 2000 et la polémique sur le projet de destruction-reconstruction du refuge de l’Aigle, sur le flanc oriental de la Meije, pour que l’on s’assure que l’alpinisme avait aussi un patrimoine et que celui-ci méritait la plus grande attention. Ce fut l’occasion de se pencher sur l’histoire des refuges, de réfléchir à leurs fonctions, aux usages qu’en font les alpinistes et désormais un large public, à leurs formes architecturales, et surtout aux images qu’en gardent tous les pratiquants de la haute montagne. Au tour du Musée dauphinois d’embrasser l’ensemble de ces questions dans sa grande exposition qui s’ouvre en mars. Par Jean Guibal, ancien directeur du Musée dauphinois et co-directeur de la publication de L’Alpe et Agnès Jonquères, chargée de l’action culturelle et de la communication au Musée dauphinois.

SYSTÈME DÉBROUILLE

Les cabanes de bergers, prisées aujourd’hui, n’ont longtemps été qu’un abri spartiate. Toujours conçues pour être fonctionnelles et répondre à l’essentiel, elles tentent de s’adapter à l’évolution du métier de berger. Et se font pour certaines, high tech et discrètes. Par Guillaume Lebaudy, ethnologue, auteur d’articles et d’ouvrages sur le pastoralisme et la transhumance, directeur de la collection Hors les drailles chez Cardère éditeur.

UN LABORATOIRE ARCHITECTURAL

Refuge-grotte, chalet-hôtel, abri-tout-en-un, refuge autonome, etc. Depuis la fin du XVIIe siècle, combien de structures ont été expérimentées pour abriter, l’espace d’une nuit, alpinistes et randonneurs ? Dans les Alpes françaises, on recense aujourd’hui environ trois cents constructions en site isolé, sans voie d’accès carrossable. Histoire d’un laboratoire architectural toujours en mouvement. Par Jean-François Lyon-Caen, architecte et professeur à l’école nationale supérieure d’architecture de Grenoble.

DES MODÈLES DE DURABILITÉ ?

Comment construire un abri dans les conditions extrêmes de la haute montagne offrant le minimum vital, avec le moins d’impact possible sur l’environnement ? C’est le défi à relever pour les concepteurs de refuges-bivouacs. Et si ces prototypes étaient des modèles de durabilité ? Réalisations et pistes de recherche. Par Roberto Dini, architecte, professeur et chercheur à l’institut d’architecture de montagne de l’école polytechnique de Turin, Luca Gibello, historien de l’architecture et directeur de la revue ilgiornaledellarchitettura et Stefano Girodo, architecte et doctorant en architecture à l’école polytechnique de Turin.

(RÉ)INVENTER L’INVENTAIRE ?

Originellement conçu dans une démarche photographique purement documentaire où l’humain n’est présent à l’image qu’au travers de ses réalisations, l’Inventaire du patrimoine a nécessité quelques petites adaptations pour cette campagne atypique sur les refuges de haute montagne. Un travail monumental qui rassemble aujourd’hui les portraits de plus de quatre-vingt refuges. Par Félicie Fougère, conservatrice du patrimoine et responsable de l’unité valorisation, service Patrimoines et Inventaire général de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

UN P’TIT COIN D’PARADIS

Formidable, cet (autre) inventaire entrepris par le photographe Marco Volken. Découvert au hasard d’une virée du rédac’ chef au… Montreux Palace (!), son remarquable travail trouve aujourd’hui belle place dans L’Alpe en clin d’œil aux mots du poète : «  J’aurais voulu comme au déluge, voir sans arrêt tomber la pluie, pour la garder sous mon refuge quarante jours, quarante nuits. » Par Marco Volken, photographe et écrivain, auteur de nombreux ouvrages.

CHRONIQUES DES HAUTEURS

Le musée de la Montagne de Turin conserve une centaine de livres d’or provenant des refuges et des bivouacs de la vallée d’Aoste. On en trouve également au musée alpin du Duc des Abruzzes de Courmayeur, dans les archives des clubs alpins, plus rarement auprès des gérants des structures qui, pas toujours conscients de leur valeur, les relèguent dans les greniers familiaux… Ils représentent pourtant une source précieuse pour suivre l’évolution des pratiques de la haute montagne. Par Françoise Rigat, professeur en linguistique et langue française à l’université de la vallée d’Aoste, chargée de la médiation, du patrimoine et de la montagne.

VÉCU :
LE CASSE-TÊTE DU CASSE-CROÛTE

Le refuge du col de la Vanoise, l’un des plus grands de France, accueille en saison une centaine de randonneurs et d’alpinistes par jour. Une foule incertaine qu’il faut nourrir avant le sommet ou rassasier au retour. Avec l’aléa comme ingrédient de base. Par Pierre Bedouelle, boulanger au Pain des Cairns à Grenoble et passionné de montagne.

GARDIENNE DU TEMPLE (ÉCRINS)

Être gardien de refuge, c’est adopter, en saison, un rythme paradoxal : les journées sont perpétuellement hachées, toujours longues et systématiquement inédites. C’est aussi maintenir un équilibre fragile et s’adapter à un public de plus en plus exigeant sans verser dans les travers de la vallée. En somme, avancer vite sur un terrain accidenté. Tranches de vie… Par Marie Gardent, gardienne du refuge de Temple Écrins (Isère) depuis 2015 et titulaire d’un doctorat de géographie.

PORTFOLIO : ULI WIESMEIER
EN ATTENDANT L’AUBE

Dans son remarquable recueil Berg…, aboutissement de quarante ans de photographie, le très perfectionniste Uli Wiesmeier expose sa vision de la montagne d’aujourd’hui. Un regard à la fois respectueux et corrosif, lumineux et sombre. Inutile de bouder notre plaisir : deux de ses séries mettent en scène les refuges des six grands pays alpins. Un tour des Alpes en images. Par Sophie Boizard, corédactrice en chef de L’Alpe.

LA NOUVELLE VIE DES REFUGES

À quoi ressembleront les refuges demain ? Buts de randonnées, pôles culturels, échappatoires pour urbains en mal d’authenticité ou écoles de la montagne, les refuges ont déjà vu leurs fonctions muer ces dernières années, au point de devenir des lieux hybrides. Des lieux aussi d’études, d’échanges et de prospective des changements socio-économiques et environnementaux de la haute montagne. Par Philippe Bourdeau, professeur à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine de l’université Grenoble Alpes.

BRÈVES DE REFUGES

Ancien rédacteur en chef du magazine Vertical, Claude Gardien est également guide de haute montagne. À ce titre, il a fréquenté les bat-flancs de centaines de refuges et y a glâné des petites tranches de vie (sans pour autant croiser Claude Refuge qui, lui, aimerait bien écrire des… brèves de guides ;-)

HOMMAGE
L’ALPE Y LAISSE UNE PLUME

En vingt-deux ans de présence et de travail, la petite équipe de L’Alpe n’a pas beaucoup parlé d’elle. Souffrez, chers lecteurs, que l’on déroge à cette règle, une fois n’est pas coutume, dans ce numéro. Car la nouvelle est de taille et mérite quelque commentaire : Pascal va partir ! Vous avez bien lu : Kober va nous quitter. Notre rédac-chef a été frappé à son tour par cette épidémie : la retraite ! Par l’équipe de L’Alpe.
Lire l’article en texte intégral…

LES ACTUS DE L’ALPE

EXPOSITIONS, RENCONTRES, LIVRES…

Toute l’actualité culturelle de l’Europe alpine, de Nice à Vienne et de Genève à Ljubljana : rencontres, beaux livres, colloques, musées, expositions, gastronomie, cinéma, courrier des lecteurs, etc. Ces pages fourmillent de nouvelles !

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