L’Alpe 32 : À André

«  Je viens d’apprendre cette terrible nouvelle : André Pitte nous a quittés ce matin. Plus que notre directeur de la rédaction, André était un ami. Très proche. Trop jeune. 63 ans. Je suis effondré. Le colporteur d’humanités ne partagera plus avec nous tous les petits plaisirs de la vie. Sans son papa, L’Alpe est orpheline. Salut l’artiste… » Par ces quelques mots, dérisoires en de tels instants, nous avons informé certains de ses amis et proches de la disparition du créateur de notre revue L’Alpe, le dimanche 8 janvier 2006 au matin. Ce sont leurs réactions, leurs mots et leurs hommages qu’on lira ici sur cette page de mémoire.

Pascal Kober, rédacteur en chef, L’Alpe

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Extrait de l’un de ses derniers textes, publié par La pensée de midi :

Le voyage des papilles

N’allez surtout pas croire pour autant que cette terre est riche et opulente. Nenni ! Le Méditerranéen est sobre et frugal. Tout cela est offert avec parcimonie. Mais la beauté et l’harmonie se sont penchées sur notre berceau à même hauteur que la violence, la tragédie et le malheur. On pourrait, à l’infini, égrener cette litanie fondamentale – carte poétique du bonheur d’être et d’aimer, trace gourmande d’un voyage mélancolique dans le temps et l’espace. La Méditerranée est universelle, et l’on se souvient toujours de la cuisine de sa mère. Au détour d’une rue ou sur un palier d’immeuble sans âme, vous croiserez au hasard des rencontres l’Algérie à Aubervilliers ou à La Courneuve, le Maroc à Tourcoing, la Tunisie aux Minguettes, la Turquie à Berlin, la Bosnie à Berne ou l’Albanie à Amsterdam. Sans parler des Juifs ou des Tsiganes, qui depuis des siècles hantent toutes les routes de la Terre, de l’Ancien et du Nouveau Monde. Musique des saveurs et des couleurs, marchés éblouissants de merveilles humbles et quotidiennes, troupeaux soyeux, ensonnaillés et assoupis sous un arbre, dans la touffeur écrasante de l’été, sur les pentes irréelles du Sopra Monte dans la montagne sarde, le Pinde, la Djurjura ou l’Ubaye… Ventes à la criée de poissons argentés et raidis dans la mort sur le quai d’un port au retour des barques ou des chaluts à Trieste, au Stromboli, en Crête, à Dubrovnik, à Trébizonde ou à Kerkena… Toutes choses périssables et invisibles fils qui tissent, pour une éternité retrouvée, la chair et l’esprit de ce gai savoir qui nous rassemble, mieux que tout, dans une complicité et une altérité heureuse comme la lumière qui baigne cette terre bénie et meurtrie. Avec le sourire de la femme aimée et les rires des enfants, le repas partagé entre amis sous la treille ou le tilleul dont parle Saint-Exupéry : les seules choses dont je me souviendrai peut-être au dernier instant de ma pauvre vie.

André Pitte

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Terrible nouvelle, en effet, pour L’Alpe, pour Die, pour nous tous, orphelins d’André, de son talent d’être avec les autres. Nous devions nous voir pour des truffes dans trois semaines exactement… Dure tâche de continuer, malgré tout, dans le sillage qu’il a tracé chez vous. Et quel texte ! « Au dernier instant de ma pauvre vie » : modestie, pudeur, simplicité. Sacré André ! Merci André, merci à vous pour cette petite chaîne que vous ouvrez.
Gilles Fumey

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Myriam et moi sommes bouleversés.
Pierre Pavy

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Je viens de me prendre ta triste nouvelle en pleine figure. André avait encore répondu à ma photo de vœux hier soir à 22 heures… Toute mon affection à toi et à l’équipe de L’Alpe.
Pierre Witt

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Effectivement, quelle terrible nouvelle. Je le connaissais très peu et peut-être que je me trompe, mais il donnait l’impression d’un homme en pleine santé.
Hélène Goyet

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Merci pour ce texte d’André. On comprenait avec lui combien le partage des saveurs et des beautés de la vie faisait vite oublier tout le reste. Qu’est-ce qu’il va nous manquer !
Jean-Claude Duclos

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Mes condoléances les plus sincères à la famille et toute l’équipe de L’Alpe.
Alain Giraudo

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Oh là là, quelle tristesse ! Reste le regret de n’avoir pas côtoyé davantage quelqu’un dont je pressentais la richesse intérieure… Mais surtout, le bonheur de quelques petits moments passés ensemble, à Grenoble, en vallée d’Aoste…
Stéphane Boisseaux

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Je n’ose comprendre, croire, réaliser ce que je lis dans ton message. C’est horrible. Coïncidence : je lisais aujourd’hui la préface d’André, rien que pour repenser à la sympathie du déjeuner de cet été au fort de Bard où il m’avait fait tellement rire avec son café corrigé et les tetone. Toute mon amitié.
Claire Grangé

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Sympathie et condoléances. Je ne l’ai malheureusement rencontré que trop rarement et je regrette de ne pas l’avoir mieux connu.
Sylvain Jouty

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Vi siamo molto vicini in questo triste momento. Anche la redazione italiana è ora più povera. Con amicizia.
Enrico Camanni

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D’abord je te dis mes sentiments attristés et affectueux suite à la brutalité du destin qui a frappé André dont je n’ai pas eu le plaisir de partager régulièrement la culture et la générosité repérables même dans les brefs échanges. Bouleversant et tellement injuste. De cœur avec toi, L’Alpe et ses proches. Affection.
Alain Arvin-Bérod

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Nous partageons votre tristesse et gardons l’image d’un fin connaisseur, d’un observateur et d’un bon vivant qui savait faire partager des choses en toute simplicité ! Nos meilleurs pensées à toute l’équipe de L’Alpe qui doit rebondir et poursuivre ce beau travail avec courage car cela en vaut la peine.
Isabelle Raboud-Schüle

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Quel choc ! C’est abominable. André n’était pas un intime. On ne bossait pas ensemble, mais il m’était éminemment sympathique, sans que je puisse même expliquer pourquoi… Quand il passait chez Glénat, il ne se contentait pas de dire bonjour. On discutait toujours de choses et d’autres, et bien entendu de livres !
Daniel Léon

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Quelle tristesse, ce matin, en apprenant la terrible nouvelle. On pense à ses yeux pétillants, à son sourire chaleureux, à son enthousiasme et on aimerait croire que ce n’est pas vrai. Je pense à lui, à sa famille, à ses collaborateurs de L’Alpe…
Danielle Musset

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Je suis profondément attristée par la nouvelle de la disparition d’André Pitte. Je pense à ses proches et à vous tous de l’équipe de L’Alpe. Avec mes amicales pensées pour ces moments difficiles.
Brigitte Chartreux

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Juste un mot pour te dire que même si je n’ai pas eu le temps ni le bonheur de connaître André, je partage avec toi cette tristesse.
Sophie Lesrel

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Je suis triste. Je l’aimais beaucoup. J’ai une pensée sincère pour lui, pour ses proches, pour vous. Je suis avec vous tous.
Jérôme Demeure

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Je découvre ton mail avec une grande tristesse. André était et demeure pour ceux qui l’ont connu, l’homme de la générosité et du partage. Je vais apprendre à Fabian, toujours en Inde jusqu’à la fin de cette semaine, cette triste nouvelle, et je sais qu’il en aura beaucoup de peine. Amitiés à tous.
Anne da Costa

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Pour saluer l’homme qui vient de passer à la lumière et te témoigner toute mon amitié à l’occasion de ce chagrin, je prendrai comme un présage le fait qu’André aura pu accueillir enfin, l’an passé… «  ses Navajos », leurs «  chants  » et «  peintures de sable  » racontant bien que nous sommes partie d’un Grand Tout splendide et fragile. Surrounded by Beauty, walking in Beauty. Et le vide, aussi, parfois terrible.
Gérard Kosicki

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Nous sommes à tes côtés dans cette triste circonstance. C’est une perte immense pour tous ceux qui aimaient les montagnes, la Méditerranée et les hommes.
Bernard et Michèle Cadoret

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Une pensée émue pour André. Oui, bien triste nouvelle… S’il m’avait été donné de le côtoyer plus longuement, ce bougre d’homme serait sans nul doute devenu un grand ami.
Béatrice Méténier

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Quelle triste nouvelle ! Je comprends ta douleur et ton émotion et j’espère que tu trouveras, ainsi que tous ceux qui côtoyaient André, sérénité dans les jours à venir. Merci de nous avoir envoyé ce texte d’André. Pour moi qui ne le connaissais pas encore beaucoup, il restera très présent à travers ses lignes qui transpirent d’humanité et d’amour de la vie. L’Alpe est orpheline mais je suis sûre que ses enfants continueront la route tracée par André et sauront faire fructifier les multiples idées qu’il avait pour cette belle revue.
Cécile Geiger

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Je garde de lui un souvenir tendre et chaleureux, une grande drôlerie et beaucoup de poésie. C’est un ami peintre qui me l’avait fait connaître, et cela n’a rien d’un hasard. Je pense que la relation qui me liait à lui est sans commune mesure avec la tienne. Mais je sais ce que c’est que de perdre un ami, brutalement. Un ami trop jeune et trop vivant pour partir si vite, si tôt. Ma pensée vous accompagne. Je vais appeler mon pote le soleil pour qu’il soit de la partie lors des obsèques…
Marianne Boilève

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Bien sûr, je n’ai pas eu avec André une relation telle que la tienne mais je partage ta peine et celle de ses amis. Je m’en sentais vraiment proche tant il portait en lui chaleur et amitié. Bonne route à vous tous.
Hubert Odier

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C’est avec grande peine qu’on a appris la triste nouvelle du décès d’André Pitte. Avec le regret de nous tous, qui avons été ses amis. Veuillez présenter nos condoléances à sa famille.
Gherardo Priuli

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Quelle tristesse. Je le connaissais peu, mais je l’appréciais. Je serai des vôtres de tout cœur.
Bernard Debarbieux

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Gardons les bons moments vécus ensemble.
Pierre Osella

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Je viens d’apprendre la disparition d’André Pitte que nous connaissions bien à l’arald et cela nous a fait beaucoup de peine. J’imagine combien cette perte est difficile pour vous.
Laurent Bonzon

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Je ne faisais pas partie de ses amis proches et pourtant, je garde le souvenir de ce visage illuminé et de son caractère épicurien. Mais je tenais à vous dire, à tous les deux, que je mesure le manque et la peine qui doivent être les vôtres.
Marianne Taillibert

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Toute l’équipe de la revue Jazz Hot, en particulier Hélène, Ellen, Philippe, Félix et Michel, s’associent à moi pour vous et te témoigner notre solidarité dans ce moment douloureux.
Yves Sportis

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Terrible nouvelle en effet. Pas eu besoin de croiser mille ans le personnage (à trois reprises au sein du Rognon’s club) pour comprendre à quel point sa disparition est une lourde perte pour L’Alpe bien sûr, mais aussi et surtout pour nous tous. Le texte que tu as fait passer est magnifique. Grande pensée pour toi et toute ton équipe en mon nom et celui du journal Les Affiches.
Bruno Garcia

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Triste nouvelle. Toutes mes amicales pensées et ma sympathie.
Marie-Hélène Fraïssé

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Quelle désolante nouvelle ! Les prochains temps vont manquer de soleil, me semble. Que ce mot d’amitié et nos meilleures pensées passent les vallées enneigées.
Claudine et Jean-Philippe Daulte

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Embrassez pour nous Élisabeth, dont nous imaginons le chagrin et le désarroi, et entourez-là ; dites lui, mais nous allons aussi le lui écrire, que si un retour dans ce cap Corse qu’ils avaient découvert et aimé ensemble n’est pas, pour elle trop pénible, elle y sera toujours la bienvenue chez nous.
Georges et Suzanne Ravis

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Puissions-nous retenir le meilleur de ceux qui disparaissent et que leur souvenir nous enrichisse.
Pierre Bigorgne

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C’est avec une grande tristesse que je viens d’apprendre la nouvelle. J’ai été heureuse de faire sa connaissance par téléphone et ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec lui. Je regrette sincèrement de ne pas avoir eu le temps de le rencontrer. Mes pensées accompagnent ses proches.
Valérie Perlès

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Toute ma sympathie (au sens grec) avec L’Alpe.
Paul Helms

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Je m’apprêtais à vous souhaiter une bonne année, et puis je trouve ce courriel de Danielle Musset qui m’apprend la disparition d’André. Cela me laisse littéralement sur le cul et m’attriste terriblement. «  Colporteur d’humanité  », comme tu l’écris, Pascal, dans ton message. Va savoir sur quels chemins il est parti désormais, en curieux, en éclaireur. J’en reste sans voix et sans plume. La vive compagnie d’André va nous manquer ! Je vous salue et vous transmets tout mon soutien, ainsi qu’à sa famille. Et vous transmets, malgré ce soudain brouillard, mes vœux pour cette année nouvelle. (…) Nous projetons de faire une journée en hommage à André, à l’entrée de l’été, à l’Ecomuseo della Pastorizia de Stefano Martini dans le val Stura. Quelque chose comme une balade pique-nique (pour fines gueules) dans les alpages, avec lectures et dolcetto

Guillaume Lebaudy

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La perte d’un père, de sang ou de symbole, est terrible. Je ne sais que dire, les mots sont vains. Réchauffe-toi.
Monique Neubourg

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Belle journée et triste moment. La lumière au cimetière était d’une autre époque.
Pierre Pavy

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J’ai appris avec tristesse le départ d’André Pitte… Mes pensées vous accompagnent, vous et son entourage, dans cette difficile épreuve qu’est la perte d’un proche. Au fil des pages, nous continuons de partager des fragments d’histoires et d’expériences humaines : malgré tout, l’esprit d’André Pitte continue de vivre à travers L’Alpe. Pour que cette trace persiste, je souhaite longue vie à la revue… et à vous, une année aussi belle que possible.
Floriane Bertez

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La disparition d’André m’a terrassé. «  Faire part  », comme l’on dit, c’est d’abord partager une émotion très vive. Qu’elle résulte d’une coupure mortelle, d’un lien vif noué, de la venue d’un nouveau-né, faire part de la nouvelle émouvante, c’est partager une douleur ou une joie dans un cercle d’interconnaissance où aucun n’est seul, où tous les autres comptent. Votre mot, chère Dominique, comme celui de Pascal, si émouvant et juste, un appel de Claude Royer après celui d’Élisabeth, d’autres encore, j’ai senti frémir cette semaine tout un pan de l’immense filet d’amitiés, de réalisations concrètes, d’enthousiasme, de générosité, de profonde humanité et d’humour, de savoir-vivre véritable en un mot, qu’André a noué et lancé sa vie durant, d’un bout à l’autre d’horizons qu’il voyait toujours de plus haut et plus larges que nous. André, andros, l’homme. Pêcheur d’hommes, lui que sa naissance et son enfance avaient déposé sur la couture entre monde juif et monde chrétien ? Si l’on veut, mais sans visée de saisie ni d’appropriation aucune, en actes libres. Le filet d’André n’était pas voué à la capture des âmes. Ses liens et ses nœuds, faits de personnes qu’il connaissait toutes en personne, tiraient de partout le trésor vivant de créations humaines (usages, visages, courages, pages, images, laitages, villages…) qui tenaient dans son filet le rôle que la métaphore évangélique confère aux poissons. Sa famille, ses amis innombrables, tous ceux qui ont eu la chance de réaliser quelque chose avec lui et pour lui, avons perdu un très proche. André et moi avions même âge, quantité de passions et de goûts partagés, un socle solide de réalisations communes. André mort, je perds plus qu’un ami  : un frère d’adoption. Au soir du lundi 9 janvier 2006, ouvrant ma boîte aux lettres électroniques, j’ai trouvé ce message, allègre à l’envoi, déchirant à la réception. André y faisait écho aux vœux que je lui avais adressés pour l’An Neuf, et qu’il trouvait au retour de son dernier voyage. Le dernier en date. Qui serait le dernier en un sens qu’il ne prévoyait pas.

De : andre pitte

Date : samedi 7 janvier 2006, 20:57 Europe/Paris

À : Claude Macherel

Objet : Nouvelles de Die

Cher Claude,

Que deviens-tu ? Pour la frite on l’a ! Nous arrivons ce soir d’Estremadure où les cigognes sont déjà de retour. Des villages aussi beau qu’en Toscane. J’espère te voir prochainement. Travailles-tu toujours sur Piero ? Et l’art des bergers est-il toujours d’actualité ? Élisabeth et moi t’embrassons affectueusement.

André

Ces lignes écrites et adressées quelques heures auparavant (grand air et ravissement tout frais de l’Extremadura, quelle dureté extrême, cigognes annonciatrices du printemps, espoir d’un revoir), le cœur d’André dans sa poitrine a cessé de battre. Vous écrire à vous tous, c’est pallier comme je puis, en écho, à l’impossibilité fatale de lui répondre. Qu’il ne cesse de battre en nous, son cœur, sur le seul mode humain de la survie : dans une mémoire continûment revivifiée qui maintiendra André et ses œuvres vives en nous, lui qui nous portait tous en lui.

Claude Macherel

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L’Alpe reste. Il en était l’âme, non ? Je garde le souvenir de sa passion distanciée et érudite au moment de la création du titre. Je sais que toi et Dominique aurez à cœur de reprendre le flambeau.
Gilles Chappaz

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Il y a comme un grand vide. Ici. Ailleurs. Comme partout. Avec en plus de cette sensation de manque, celle de l’inachevé… Tout ce qu’on avait à faire. Tout ce qu’on avait dit vouloir faire. Tout ce qu’on ne fera plus. En tout cas, plus pareil… Contraints et forcés de faire autrement. Et je ne parle pas tant de boulot, Pascal, tu le sais bien. Peut-être même pas du tout de boulot… Justement… Une bouffe à la maison. Une virée à Die. Un envoi postal de mouton… Des rimbambelles de bons mots et des guirlandes de belles choses. Simples. Comme le bonhomme. Sincères. Comme le bonhomme. Vraies. Comme le bonhomme. André, il était magique. Et il le restera. C’était un rassembleur. De gens. Et il le restera. Et moi, je continuerai à lui envoyer des petits moutons. Où qu’il soit.
Marie-Andrée Chambon

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On comprend que nombreux sont ceux qui auraient aimé faire un bout de chemin avec lui, ou, comme moi, préparer un repas dont il aurait été, occupant le bout de la table, en choisissant soigneusement les vins, car avec lui les approximations auraient été des fautes de goût (mais les erreurs, non), bref, partager une tranche de vie, une belle tranche, bien épaisse, taillée dans le gras, dans le goûteux, dans le charnu, qui fait se pourlécher les doigts sans retenue. J’aurais bien aimé le connaître davantage, ce lascar d’André, parce qu’il aurait su sans doute répondre à des questions ou, en tout cas, indiquer l’itinéraire, la trace à suivre. Mais voilà et il faut se faire une raison, si la raison à quelque chose à voir dans cette histoire. Je t’embrasse, mon cher camarade. Gardons nous de ne pas savoir saisir les occasions de vider un flacon.
Henri Pelletier

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Je suis très triste de la disparition si brutale d’André, avec lequel nous avons partagé, aussi en famille, des moments exquis, toujours remplis de sa part d’attention à l’autre, d’affection et d’humanisme. J’espère de tout cœur que la revue continuera pour ce qu’elle est, un trait d’union au-delà des frontières avec un regard porté sur le monde alpin rempli aussi de ces qualités-là.
Dominique Barjolle

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Merci pour cette page ouverte qui permet à tous, même de loin, d’être ensemble pour partager ce moment si dur. À vous, l’immense tâche de poursuivre sans lui ce merveilleux projet éditorial. C’est avec son rire extraordinaire qu’André a décidé de poser une passerelle entre Die et Agadez pour la fête de la transhumance en 1998. Ce fut comme si on se connaissait depuis toujours. Il m’a fait aimer Die, cette petite ville coincée au pied du Vercors. Les « petits canons » autour de la table d’Élisabeth et André resteront pour moi des moments précieux et inoubliables où l’amitié simple se partageait sans « prise de tête ». Quel grand philosophe de la vie nous avons eu la chance de connaître. André, que la terre te soit légère ! On t’aimait beaucoup.
Odile Dayak

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Au travail, pour finir le musée des Alpes qui vient d’ouvrir à Bard, j’ai gardé la nouvelle de la mort d’André tous ces jours en moi, ne voulant pas contagier les autres de ma tristesse. Je garde la dernière image d’André, sous le fort, montrant la carte du repas qu’il avait commentée dans L’Alpe comme lui seul savait le faire. Je l’ai gardée, comme on cache ce qu’on ne veux pas savoir ni croire. Comme la mort de ma sœur, il y un mois, à laquelle je tente de ne pas trop penser, mais qui revient voiler mes journées de tristesse infinie. Vie interrompue, joie de vivre trahie par sa fin, énergie dissolue, générosité qui ne peut plus s’exprimer. Claudine comme André, tous deux morts trop tôt. C’est dur à accepter et je ne connais aucune façon de s’y adapter. André va nous manquer. Je vous embrasse.
Daniele Jalla

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How sad to hear that Andre Pitte died… I liked him very much. I first met him in Die de la Drome when they organised with Jean-Claude the international conference on transhumance (which was once also my research theme). Some of us are definitely entering that period of life, when we slowly start going downstairs.
Inja Smerdel

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Je n’ai pas eu assez de tout le temps de la cérémonie à Die pour faire la liste des questions que j’aurais dû ou aimé poser à André, de tout ce qu’il aurait fallu se dire ou de tout ce qu’on s’était dit et qu’on a pas fait… Voilà, c’est comme ça quand on est cueilli sans préavis alors que l’on croit avoir la vie devant soi. La morale de l’histoire, c’est que l’âge venant pour nous tous, il faut de moins en moins remettre à demain ce qui pourrait faire du bien le jour même.
Isabelle Fortis

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J’ai appris cette nouvelle très triste via François Ribard. Je suis tout de coeur avec ceux qui ont connu et apprécié André Pitte. Sa disparition brutale va laisser un grand vide dans le Diois et bien sûr pour la revue L’Alpe.
Philippe Bonhème

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Salut André. J’avais gagné, il y maintenant quelques années, un collègue de travail avec qui j’ai toujours partagé de bons moments professionnels mais aussi de passions du patrimoine et des vieux outils… J’ai perdu aujourd’hui un ami. Comme nous nous l’étions promis fin décembre j’avais réservé un midi de la terrible nouvelle semaine de janvier pour une « bonne bouffe »… Pour le coup, j’irai manger seul en ayant une grosse pensée pour toi. J’entend encore résonner ton rire qui faisait de toi un homme chaleureux. Salut !
Pierre Boirin

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J’ai effectivement appris par la presse le décès d’André Pitte. Je ne le connaissais pas, mais la qualité de L’Alpe témoigne de la qualité des personnes qui ont porté le projet. J’espère que celui-ci continuera sur le même élan. Amitiés sincères à toute la rédaction.
Gilles Peissel

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Ce qui c’est passé avec André m’a vraiment attristée. Cette nouvelle nous a beaucoup peiné et encore plus après avoir lu son article… Mais il faut penser à L’Alpe, pour se souvenir de lui et de son travail.
Michela Bertolino

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La mort d’André m’a profondément touchée. Nous avions vécu une si belle-après-midi à Grenoble «  autour  » du numéro spécial sur la Maurienne. C’était le début d’une amitié que j’aurais souhaité encore vivre pour longtemps. J’espère que « nous qui restons » pourrons nous retrouver ensemble : travailler, vivre, mieux se connaître et découvrir.
Valentina Zingari

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These are really sad news regarding a quite young and very initiative person ! Klaus Beitl told me about the unexpected death of Mr. Pitte. I am very affected to hear about that and would like to express our sympathy for the mourning community.
Bernhard Tschofen

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Nous avons connu André Pitte il y a deux ans et avons beaucoup apprecié ses idées et sa gentillesse. La nouvelle de sa mort nous a donné de la peine. Nous sommes vraiment desolés.
Emilio Sulis et Manuela Vinai

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Une si triste nouvelle et une très grande absence. J’aimerais raconter comment ce numéro de la revue La pensée de midi sur la cuisine a été conçu et fabriqué avec André. J’ai envie de contribuer, même très brièvement, à cet hommage à quelqu’un que j’estimais profondément.
Thierry Fabre

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J’ai été très surprise par le décès d’André Pitte. La revue lui doit beaucoup et j’espère qu’en dépit de sa disparition, elle continuera son chemin. C’est une très belle revue, rare, éclectique, faisant appel à toutes sortes de disciplines. Née dans le Beaufortain, je ne peux qu’adhérer à la démarche qui est la vôtre.
Anne-Laure Héritier-Blanc

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Qu’est-ce qu’on t’a aimé, André. Tu aurais pu en prendre pour 1 000 ans. Tu en as pris pour 63. Donne-nous la force de continuer.
François Ribard

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Pensées à vous. La teneur de mon message est un peu conventionnel mais je me sens quelque peu désemparée pour aborder la disparition d’André. Ne m’en voulez pas trop. Je pense bien à vous et vous embrasse. Avec toute mon affection.
Alexandra Cottet

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La disparition d’André me bouleverse. Il m’avait gentiment demandé l’an dernier quelques cartes pour Le Monde alpin et rhôdanien et je le connaissais finalement peu, mais il était de ceux qui vous sont immédiatement chers dès la première rencontre… Alors, je pense à vous, à qui il doit tellement manquer mais qui saurez perpétuer son esprit et poursuivre l’aventure de L’Alpe.
Thomas Lemot

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La progression sur un itinéraire est rythmée par des repères. Il en est de même pour le parcours intime et quotidien de l’homo alpinus et sapiens. En ce début d’année, il est plus difficile de poursuivre le chemin en l’absence d’André. En janvier, André Pitte nous abandonne. Fondateur de L’Alpe, débordant de projets au carrefour des cultures alpines et méditerranéennes, André nous a entraîné dans de belles et délicieuses aventures.
Association Grande Traversée des Alpes

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Je connaissais très peu André Pitte mais ai toujours admiré son énergie et ses multiples talents au service de notre belle région du Diois. Il nous manquera longtemps.
Bruno Schiltz

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Que de conversations en suspens, que de projets non encore aboutis, comme autant de points de suspension que nous ne pourrons plus lever en compagnie d’André. Et c’est ce vide et cette tristesse première que nous avons dû tous d’abord traverser. C’est avec un grand bonheur que j’envisageais notre collaboration prochaine pour une Fête de la transhumance «  Haut Atlas Central  » qui concrétiserait de longues amitiés et passions communes, sans parler de toutes ces palabres en perspective oscillant entre pastoralismes drômois, suisse, marocain ou nigérien ! Voilà, impossible de résumer en quelques lignes même un seul des maillons qu’André a su tisser et entretenir grâce à ses riches idées et ses qualités humaines, mais quoi de plus motivant que de rendre honneur à André en poursuivant ses projets ? À vous tous qui avez partagé la même joie au côté d’André, «  que la joie demeure » !
Yolaine Ferrier

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Je suis très touché par la disparition d’André Pitte, car depuis la fondation de L’Alpe, il faisait comme partie de la famille. Gardez cependant le cap. Je pense qu’il l’aurait souhaité !
Michel Jossen

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J’ai rencontré André en juin 2001. Je remplaçais Khaddouja à l’association. C’était mon premier emploi à Die. Quatre mois de découverte, de richesse, de gentillesse… Je suis très triste, très émue…
Kathleen Néron

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Un commentaire sur « L’Alpe 32 : À André »

  1. Eh l’ami, hier encore (ce 17 octobre 2015), on parlait de toi, pour les dix ans du Centre du Martouret… Un de tes nombreux plans courageux, avec Peirre-Antoine Landel ou Bruno de Boisgelin ou encore Thierry Geffray. Salut l’ami, tu ne nous a jamais vraiment quittés dans le Diois. Ah oui, j’oubliais : on a continué les Rencontres de l’écologie de Die ou tu intervenais pour SlowFood.
    Claude Veyret

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