Antoine Bailly

Le cornalin, vin alpin

Qui, en dehors des Valaisans et des Valdôtains, connaît le cornalin ? À l’instar de nombreux cépages alpins, il possède une longue histoire. Né dans le val d’Aoste, il est mentionné au XIVe siècle en Valais. Qualifié jusqu’au début des années 1970 de « rouge du pays », le cornalin a failli disparaître pendant la crise du phylloxéra puis pour quatre raisons : ses petits grains serrés favorisent parasites et pourritures, une production abondante donne un vin de faible qualité, il est sensible aux aléas climatiques et son cycle végétatif est long. Depuis 2000, il connaît pourtant une progression rapide, avec plus de cent hectares plantés et ce n’est pas terminé. De bonnes terres bien exposées lui sont maintenant réservées et les rendements sont contrôlés, au point que ce vin à robe violacée intense, aux arômes de griottes et de cerises confites, est en passe de devenir l’un des plus grands vins de cépage du Valais. On a fêté en septembre 2008 le troisième « Temps des cornalins » sur les coteaux de Sierre, en Valais, et plusieurs vignerons encaveurs se mettent à rêver d’un musée dans le château de Vaas à Lens (au-dessus de Sierre). Le cornalin nous fait rêver ? Il ne reste plus qu’à le déguster pour fêter les dix ans de L’Alpe !

Antoine Bailly, professeur au département de géographie de l’université de Genève.

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