L’Alpe 48 : Éditorial

NOUVEAU : vous pouvez dorénavant feuilleter les numéros de L’Alpe à l’écran. Pour le moment, les numéros 35, 42, 47 et 48 sont disponibles dans cette nouvelle présentation qui permet de mieux comprendre ce qui fait la richesse de la revue. Nous tenterons de mettre en ligne progressivement tous les autres numéros de L’Alpe.


Faut-il s’étonner que les vaches séduisent ? Qu’elles aient tant d’aficionados ? Que photographes et peintres les poursuivent de leurs assiduités ? Qu’elles soient mises à toutes les sauces… et pas seulement dans la casserole ? Qu’elles affolent les collectionneurs ? L’Alpe se devait de rendre hommage à cette figure emblématique du bestiaire alpin. Avec toute la tendresse, la légèreté et l’humour qu’elle inspire. Mais aussi avec nos interrogations.

La vache fait partie du décor alpin et participe depuis des siècles à l’économie montagnarde. Depuis les prairies de vallée jusqu’aux plus hauts alpages, elle a dessiné ce paysage de carte postale qui fait notre bonheur. Avec son lait, les maîtres fromagers ont inventé des merveilles. Sujet de légendes, elle a inspiré nombre d’artistes qui ont donné libre cours à leur imagination, comme le montre notre portfolio. Elle est même à l’origine d’un chant traditionnel suisse presque élevé au rang d’hymne national : le célèbre ranz des vaches.

Se pourrait-il qu’un jour, le son rassurant des clarines n’anime plus nos montagnes ? Et que disparaissent les nombreuses variétés fromagères qui dessinent une carte goûteuse des différents massifs européens ? Le rude métier d’alpagiste n’attire en effet plus guère les jeunes aujourd’hui. Même en Suisse où l’on doit parfois aller chercher une main-d’œuvre saisonnière en Pologne ou ailleurs, comme en témoigne notre enquête. Combien d’exploitations risquent-elles de mettre la clé sous la porte dans les décennies à venir ?

Des éleveurs continuent pourtant à miser sur la qualité et leur avenir semble passer par la valeur ajoutée de leurs productions, à l’image du trop rare et discret vacherin savoyard. Ou d’autres spécialités aux arômes fleuris que l’on peut découvrir au hasard de randonnées en alpage. Car la vache, déesse nourricière à l’œil de velours et au pis gonflé, ne peut que continuer à régner dans l’alpe. Tout n’est-il pas divin dans le bovin, comme l’affirme l’un de nos auteurs ?

Dominique Vulliamy
Rédactrice en chef adjointe

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