L’Alpe 83 : éditorial

Il y a 20 ans naissait une revue peu ordinaire. Qui se voulait (qui se veut encore !), l’écho de cette «  terre humaine  » que sont les Alpes et se revendique comme une «  tribune  » des patrimoines et des cultures de l’Europe alpine. Elle se choisit un nom au singulier comme pour pouvoir mieux rendre compte de la pluralité des identités alpines.

Défi ou gageure  ? 20 ans après, avec la même passion, la même curiosité, L’Alpe continue de questionner les réalités alpines dans tout ce qu’elles ont d’humain. Ce numéro anniversaire (dont vous remarquerez les nouveaux atours) propose une radiographie des Alpes d’aujourd’hui  : qu’est-ce qui a changé durant ces deux dernières décennies  ? Et surtout, à quoi pourrait ressembler l’arc alpin demain  ?

La revue, depuis ses débuts, s’appuie sur le travail des chercheurs universitaires et des grands acteurs culturels alpins, au premier rang desquels figurent les musées. Car il existe là une vraie communauté d’esprit. Le même souci de médiation, de véracité, de mise en perspective et de liberté de pensée. Et le même appétit de savoir  ! Dresser une cartographie de la recherche alpine s’est donc imposé comme une évidence. Tout comme la nécessité d’aller questionner les directeurs de musées de quatre pays alpins sur la fonction de leur institution dans la société actuelle.

20 ans  ! C’est peu, comparé aux 650 ans de la Bibliothèque nationale d’Autriche à laquelle nous souhaitons un joyeux anniversaire dans ce numéro. Mais dans le paysage anémié de la presse écrite, c’est considérable ! Et si la revue a jusqu’ici perduré, c’est grâce à vous, lecteurs, qui nous soutenez depuis octobre 1998.

Que serait une revue sans ses lecteurs  ? Rien. Aussi, avons-nous voulu vous donner la parole, savoir comment vous lisez L’Alpe, comment vous l’aimez, la critiquez, l’imaginez. Et l’ampleur de vos réponses (près de six cents !), vos remarques, vos encouragements, vos suggestions, n’ont fait que renforcer notre envie  : continuer de faire vivre cette revue, sérieuse et vagabonde à la fois, en ne cédant rien sur notre exigence par rapport aux textes ou aux choix iconographiques  ; traiter davantage de problématiques contemporaines mais toujours dans une mise à distance historique ; et renforcer notre identité européenne par un réseau élargi d’auteurs venus de l’ensemble des pays de l’arc alpin pour que vive cette Europe des idées.

Continuez à nous lire, à nous écrire, et soyez nos ambassadeurs  : faites connaître la revue autour de vous  !

 

Sophie Boizard
Co-rédactrice en chef

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