Premier festival d’histoire de la montagne
Du 11 au 13 avril prochain se tiendra le premier Festival d’histoire de la montagne, organisé par le Musée dauphinois, en partenariat avec l’Université Grenoble Alpes (le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes et les Bibliothèques universitaires) et notre revue L’Alpe, avec le soutien financier de la Fondation Petzl.
Rencontres, tables rondes, films, balades-philo, concerts, expérimentations : cette manifestation biennale a pour objectif d’ouvrir un espace de réflexion sur la montagne, son histoire et son devenir au public le plus large. C’est autour de la notion d’expérience que cette première édition est construite. Cette expérience, c’est d’abord la façon dont nos cinq sens sont mobilisés en montagne. Une brève histoire du goût, de l’odorat, du toucher, de la vue, du toucher sera ainsi proposée. L’expérience, c’est aussi l’engagement du corps dans la pratique sportive de la montagne et les risques qu’il entraîne. Ou encore l’engagement du corps du chercheur qui fait de l’archéologie expérimentale pour mieux comprendre une réalité historique, telle l’ascension du mont Aiguille en 1492, en la reconstituant. L’expérience, aujourd’hui, se fait virtuelle, à travers de multiples outils numériques qui permettent aux chercheurs de tester leurs hypothèses et au grand public de se représenter plus facilement une réalité passée ou bien de vivre à son tour une page de l’alpinisme.
Au programme
Vendredi 11 avril
NUMÉRISER LE PASSÉ : POUR QUOI FAIRE ?
Où ? Salle de conférence de la Bibliothèque universitaire Droit et Lettres (campus de Saint-Martin-d’Hères).
9h
Accueil café et mot d’introduction des organisateurs, en présence de Damien Jouvenot, vice-président culture et culture scientifique de l’UGA.
9h30 – 10h15
Le projet Valais Wallis Time Machine ou comment mettre en valeur le patrimoine culturel valaisan par l’intermédiaire des technologies numériques, par Alain Dubois, chef du service de la culture du canton du Valais.
10h15 – 11h00
Un nouveau musée virtuel transfrontalier. Le projet Digitalps Museum-Alcotra (2024-2026), par Isabelle Laban-Dal Canto, conservatrice du patrimoine du Département des Alpes-de-Haute-Provence.
11h15 – 12h
De l’archive à la modélisation, itinéraire d’une recherche sur les avalanches, par Florie Giacona, chargée de recherche en géohistoire des risques naturels à l’Institut des géosciences de l’environnement de l’UGA.
12h-12h30
L’aventure, réenchanter l’incertitude : comment l’aventure en milieu extrême peut-elle renouveler notre vision de l’incertitude au quotidien ? par Florence Roche, directrice générale déléguée adjointe Bibliothèques et Appui à la Science Ouverte de l’UGA.
Samedi matin 12 avril
L’HISTOIRE ET L’ARCHÉOLOGIE SEMELLES AU VENT
Où ? Au Musée dauphinois (Grenoble).
10h / Chapelle
Ouverture officielle du festival par Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, ou son représentant, Paul Petzl, parrain de la première édition et président directeur général du groupe Petzl, et Philippe Roux, vice-président recherche de l’UGA.
10h30 – 12h / Chapelle
La conquête du mont Aiguille, l’archéologie expérimentale au service de l’histoire, par Stéphane Gal, maître de conférences HDR en histoire moderne à l’UGA. Revivez l’ascension de 1492 au moyen de casques de réalité virtuelle.
Le sommet qui cache la montagne par Simon Dumas Primbault et Jérôme Baudry, chercheurs au laboratoire d’histoire des sciences et des techniques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, sur les pas des scientifiques du XVIIIe siècle pour reconstituer la découverte du mont Buet dans le massif du Giffre.
Samedi après-midi 12 avril
L’ALPINISME, UNE EXPÉRIENCE DES LIMITES À PARTAGER
Où ? Au Musée dauphinois.
13h30
Présentation du travail de recherche réalisé par Adrien Excoffier, diplômé de l’UGA, lauréat du prix du festival.
14h30 – 16h / Chapelle
Table ronde Raconter la montagne sportive, des récits des premiers scientifiques alpinistes aux influenceurs d’aujourd’hui avec Anne-Marie Granet-Abisset, professeure d’histoire contemporaine émérite à l’UGA, Laurent Tissot, professeur d’histoire émérite de l’université de Neuchâtel, Philippe Joutard, historien, professeur d’histoire émérite de l’université de Provence-Aix-Marseille, et Mathis Dumas, guide de haute montagne, athlète de sports de montagne et accompagnateur d’Inoxtag lors de sa récente ascension de l’Everest.
16h30 – 17h30 / Chapelle
Interview de Paul Petzl, parrain de la première édition et président directeur général du groupe Petzl, par Anne Dalmasso, professeure d’histoire contemporaine à l’UGA, autour du thème La montagne, une inépuisable source d’expérimentations.
18h – 19h30 / Salle de réunion
Projection du documentaire Retour au Mont Aiguille de Ludovic Veltz, suivie d’une discussion avec Stéphane Gal, maître de conférences HDR en histoire moderne à l’UGA et conseiller scientifique du film
Dimanche après-midi 13 avril
LA MONTAGNE DES CINQ SENS
Où ? Site sommital de la Bastille.
13h30 – 15h30
Rendez-vous à la table d’orientation de la gare haute de la Bastille. Un tarif préférentiel de 4,4€ sera proposé pour un accès via le téléphérique. Sur inscription au 04 57 58 89 01.
Balade-philo « Cadences des corps montagnards », du sommet de la Bastille au Musée dauphinois, avec Simon Parcot, écrivain et philosophe des sentiers.
En partenariat avec la Régie du Téléphérique Grenoble-Bastille
Où ? Au Musée dauphinois.
15h30 – 16h30 / Salle de réunion
Dialogue autour du thème Paysages sensibles : toucher, goûter, entendre, sentir, voir les Alpes entre Nelly Valsangiacomo, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, et Erika Wicky, chercheuse associée au Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes (LARHRA), animé par Sophie Boizard, rédactrice en cheffe de la revue L’Alpe (éd. Glénat).
17h – 18h / Chapelle
Concert du Duo Vargoz, musiques des Alpes du sud et du Dauphiné Guillaume Vargoz (harmonicas), Robin Vargoz (violon, violon alto, voix, pieds).
Proposé en partenariat avec le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes autour de sons collectés dans les Alpes.
18h – 20h / Chapelle
Clôture et remise du prix du festival par Nathalie Faure, vice-présidente déléguée à la montagne du Département de l’Isère.
FAÇONNER LE MONDE
Pour sa nouvelle exposition, la maison forte de Hautetour se penche sur les « visions d’ingénieurs photographes en montagne » qui, dans les ultimes décennies du XIXe siècle, furent chargés de repenser l’aménagement du territoire alpin afin de prévenir les catastrophes naturelles en altitude et de protéger ainsi les plaines en contrebas. Pour ce faire, ils en sont venus à établir un état des lieux photographique, à même de poser un diagnostic et de proposer des solutions.
Grâce à un prêt de photographies anciennes des Archives nationales, et juxtaposant des œuvres du fameux architecte Eugène Viollet-le-Duc à des clichés de photographes contemporains, cette exposition démontre que, chemin faisant, et sans en être bien conscients, ces ingénieurs ont forgé une véritable image de la montagne, à mi-chemin entre l’imagerie scientifique et l’imagerie d’Épinal. D’évidence, leurs « visions » destinées à « façonner le monde » ont, in fine, participé à la fabrique du paysage alpin.
JEAN-LOUIS ROUX
Jusqu’au 11 mai 2025.
saintgervais.com
Photo : Haute-Savoie, Périmètre de l’Arve, Série de Chamonix [Mont-Blanc], École normale d’institeurs de Bonneville aux Bossan [Bossons], Paul Mougin, 1910. Source : Archives nationales de France.
CECI N’EST PAS UNE CARTE
Cent cartes du Léman de toutes époques, cent représentations tour à tour sommaires, précises, fantasques ou consciencieuses, orientées tantôt vers le nord, tantôt vers l’orient, rendant compte de la domination des Romains, de la Savoie, de la France selon les périodes.
La nouvelle et passionnante exposition du musée du Léman retrace, de carte en carte, l’histoire du lac, de ses imaginaires, de ses traditions. De la Table de Peutinger, première carte connue, aux études scientifiques menées au XIXe siècle, l’ensemble rassemblé ici compose un « portrait protéiforme » du Léman, qui le donne à voir sous un angle nouveau et étonnant.
Jusqu’au 31 août.
museeduleman.fr
Photographie : carte de Genève par Nicolas de Fer, 1700. Collection : musée du Léman.
VIVRE LA LIBÉRATION !
Du 20 août au 2 septembre 1944, l’occupant nazi est chassé de l’Isère par les résistants et les soldats alliés débarqués en Provence. Pour marquer les 80 ans de la Libération, le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère a conçu une expérience immersive originale : 7 minutes durant, 7 écrans diffusent une centaine d’images et quelques vidéos d’archives réalisées tout au long de ces deux semaines, pour certaines encore inédites, le tout accompagné d’une création sonore composée pour l’occasion.
Jusqu’au 31 août 2026.
musees.isere.fr
Photo André Cadena. Collection Musée dauphinois – Département de l’Isère.
À L’ASSAUT DES CHÂTEAUX FORTS !
Partez à la découverte des châteaux forts de l’Isère en compagnie des archéologues qui les ont fouillés et étudiés. Telle est l’invitation de la nouvelle exposition du musée de l’Ancien Évêché à Grenoble (15 novembre-21 septembre) : « À l’assaut des châteaux forts ! Les archéologues racontent. »
Vous constaterez que la forme des châteaux est bien plus diverse que dans les livres pour enfants, puisqu’ils pouvaient prendre l’aspect de mottes castrales, de bâties, de bourgs fortifiés ou de maisons fortes.
De nombreux modules de l’exposition ont été conçus à l’attention de jeune public, tel le film racontant l’histoire de Perceval, représenté sur un médaillon dans la grande salle de réception du châtel de Theys.
Jusqu’au 21 septembre 2025.
musees.isere.fr
LE CHEVALIER BAYARD
« Sans peur et sans reproche ». La devise du chevalier Bayard est connue de tous, mais que sait-on vraiment du personnage ? À la fois illustre et méconnu, ce chevalier — qui fut pourtant l’un des héros de la bataille de Marignan, en 1515 — est devenu, au fil des siècles, un symbole des valeurs de la chevalerie. C’est précisément pour dépasser ce mythe et les légendes qui y sont associées que les Archives départementales de l’Isère (Saint-Martin-d’Hères) proposent, à I’occasion des 500 ans de la mort du fameux chevalier, de revenir sur sa vie dans cette exposition richement documentée, Le chevalier Bayard, illustre et méconnu. Une plongée dans la chevalerie, ses mythes et ses légendes.
BENJAMIN BARDINET
Prolongée jusqu’au 28 mars 2025.
archives.isere.fr
Photographie : Portrait présumé de Pierre Terrail, seigneur de Bayard (vers 1473/1476-1524). Musée dauphinois, Grenoble.