L’Alpe 20 Enfants des montagnes


L’Alpe 20 Enfants des montagnes

« Mes jeunes années courent dans la montagne » chante Trénet dans une chanson inspirée par les Pyrénées dont la splendeur barrait l’horizon au sud de sa Narbonne natale. Aucun de nous ayant connu la montagne dans son jeune âge ne se souviendra « du temps bénit des premières saisons » sans un pincement au cœur, tant est puissante et souveraine la beauté du monde et de ses sommets.
« Mais étaient-ils heureux ces enfants des montagnes rivés à leurs troupeaux comme la chèvre de Monsieur Seguin à sa corde ?  » se demande Roger Canac dans son récit Réganel ou la montagne à vache. Pour l’enfant d’une banlieue triste, la question ne se pose même pas. Ni pour Heidi qui dépérit à Francfort loin de son « Heidiland » des Grisons, et dont l’histoire fut traduite en trente-cinq langues en moins d’un siècle.
Condamnés pour la plupart à s’expatrier, les enfants des Alpes louèrent leurs bras et leurs savoirs aux bourgeois des grandes villes. Apprentis, ramoneurs, colporteurs, instituteurs ou domestiques, voire montreurs d’ours, ils voyagèrent à travers toute l’Europe et pour certains vers les Amériques. Imagine-t-on la nostalgie ou le mal du pays de ces gamins souvent placés très jeunes loin de la montagne magique de leur jeunesse ? Chacun vit différemment l’exil, mais il dut être fort le sentiment d’appartenance à une vallée ! Il suffit pour s’en convaincre de constater qu’un grand nombre de ces enfants des montagnes revinrent sur le tard, fortune faite pour les plus chanceux, achever leurs jours et mourir au pays.

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Si les montagnes n’existaient plus ?

Les petits écoliers italiens en seraient tout déboussolés. En témoigne, parfois avec beaucoup d’émotions, cette récente enquête menée dans le Val d’Aoste. Si d’un coup de baguette magique, les monts et les merveilles de leur quotidien s’envolaient, les enfants des montagnes se sentiraient bien orphelins. Par Stefania Lusito.

Moi, Adeline, accoucheuse

Des bébés par milliers sont venus au monde grâce à Adeline Favre. Née en 1907, cette Valaisanne a aidé pendant un demi-siècle les femmes à enfanter. Dans les conditions difficiles de ces villages de montagne où la tradition pesait lourdement sur la condition féminine. Son témoignage a fait l’objet d’un ouvrage aux éditions Monographic (Sierre) sous la direction de l’anthropologue Yvonne Preiswerk dont un extrait du texte introduit ici les récits d’Adeline. Par Adeline Favre et Yvonne Preiswerk.

À l’école de l’atelier

Pour les apprentis d’antan, acquérir un métier n’était pas une sinécure. La formation des futurs compagnons s’effectuait sous la férule patriarcale d’un maître-artisan. Entre travaux pratiques et aide aux tâches quotidiennes, on ne comptait ni les heures ni les taloches. Une transmission des savoir-faire (et des choses de la vie) qui a traversé les siècles, en Dauphiné comme ailleurs. Par Alain Belmont.

Au charbon !

Le petit ramoneur fait partie du folklore alpin. Mais derrière l’imagerie populaire du gamin souriant, tout barbouillé de suie et coiffé d’un bonnet rouge, se cache un roman noir à la Dickens. Arrachés à leurs pauvres foyers dès leur plus tendre enfance, des centaines de petits montagnards durent gagner leur vie dans de terribles conditions. Par Benito Mazzi.

La vallée des jouets

Un village de poupées, de chevaux à bascule, de soldats lilliputiens et de fermes miniatures… Au XIXe siècle, le bourg d’Ortisei, dans les Dolomites du Trentin (Italie), était la capitale du jouet en bois. Sculptées par les montagnards des hameaux alentour, ces productions artisanales et familiales ont fait pendant longtemps le bonheur des enfants de toute l’Europe. Et l’émerveillement d’une voyageuse anglaise. Par Amelia B. Edwards.

Classe tourisme

Privilégiés, les petits montagnards ? Pas forcément, répondent les anthropologues. Les plaisirs de la neige et l’air pur des cimes ne semblent guère compenser les fermetures d’école, les travaux à l’alpage et surtout les servitudes du tourisme. Face aux petits rats des villes, ceux des champs d’en haut n’ont pas toujours la vie facile. Par Marco Aime et Pier Paolo Viazzo.

La pédagogie aux sommets

Conduire l’enfant sur le chemin qui mène vers les cimes de la vertu et de l’humanité par l’éducation. Telle fut l’œuvre à laquelle se consacra Heinrich Pestalozzi, philosophe et pédagogue suisse, en ces temps troublés de la fin du XVIIIe siècle. Alors que le monde entrait dans l’ère industrielle, ce disciple de Rousseau prôna des méthodes éducatives dont l’influence s’est fait sentir jusqu’à nos jours. Par Michel Soëtard.

Portfolio : Emil Brunner, mille regards

Suisse. Années de guerre. Emil Brunner photographie les enfants des montagnes grisonnes. Une œuvre forte mise en valeur par la Fondation suisse pour la photographie au travers d’une exposition et d’un ouvrage. Remarquables. Par Pascal Kober.

Un souvenir des colonies

Son enfance durant, il allait, chaque été, en colonie de vacances dans l’une des dépendances de la Correrie de la Grande Chartreuse… Depuis lors, Jean-Louis Roux est bien entendu devenu grand. Mais il n’a jamais oublié ses étés passés à l’ombre du Grand Som. Dans un récit où l’humour le dispute à l’émotion, il tente de rameuter ses souvenirs, non sans préserver la part d’énigme qui fait le prix de toute jeunesse enfuie. Par Jean-Louis Roux.

Le tour du monde des enfants

Une grande ronde de visages enfantins illumine l’œuvre du photographe et alpiniste suisse Dölf Reist. Riche de quelque soixante-dix mille clichés, cette collection vient d’être offerte au Musée alpin suisse de Berne par la veuve de l’auteur, disparu en 2000. Une première exposition, qui se voulait aussi un voyage ludique pour les jeunes visiteurs, était consacrée à ces enfants des montagnes du monde. Par Dominique Vulliamy.

Du charivari dans la scénographie

Année de l’enfant. 1979. Le Musée dauphinois, à Grenoble, est alors dirigé par Jean-Pierre Laurent, inventeur de la scénographie d’exposition et rénovateur des musées que l’on dira plus tard « de société ». Il signe pour l’occasion l’une de ses œuvres les plus remarquées : Enfants des montagnes. Le titre retenu pour ce numéro de L’Alpe est un hommage à l’œuvre et à l’homme.

Heidi(land) contre Heidi(dorf)

Célèbre jusqu’au fin fond du Japon, la petite montagnarde incarne le vert paradis de l’enfance, mais aussi celui, utopique, de l’innocence du monde. Un personnage symbolique à souhait dont la Suisse s’est emparée et dont elle joue avec bonheur. Pour s’enrichir… et parfois se blanchir ! Par Ueli Gyr.

Petites complicités

À quatre mains, dans un grand éclat de rire, l’artiste, Pierre Dutrievoz et son fils, Niels, quatre ans, ont joué à mélanger leurs pinceaux, leurs mots, leurs joies et leurs rêves. Un éclaboussement de couleurs plein de fraîcheur et de bonheur.

Et encore…

Mais qui a donc enfanté l’alpe ?

Géologues et savants sondent les roches des Alpes depuis des siècles pour en extraire les secrets de la Terre. Ce «  laboratoire de la nature  », selon l’expression de Saussure, a largement contribué à la compréhension de l’orogenèse. Depuis les pierres merveilleuses jusqu’à la tectonique des plaques, histoire mouvementée de la géologie alpine. Par Ezio Vaccari.

L’amour de la montagne

Il aurait cent ans cette année. Avocat, journaliste, écrivain, Philippe Lamour a surtout inventé la politique d’aménagement du territoire et milité pour la qualité ; des produits, des activités, de l’environnement et de la vie en milieu rural. C’est dans le Queyras qu’il aura mené à bien sa conception novatrice du développement local. Le village de Ceillac célèbre cet été celui qui fut son maire pendant dix-huit ans. Par Jean-Robert Pitte.

Sur les flots : transhumances méditerranéennes

Du Sahara aux Alpes, c’est une singulière transhumance qui se déroulait à l’époque de la colonisation française en Algérie. Par bateaux entiers, des moutons ont ainsi traversé la Méditerranée pour venir s’engraisser sur les vertes prairies de nos alpages. Plus pacifiques que les troupes d’Hannibal, ces « africains  » ont fait pendant un siècle l’objet d’un commerce fort lucratif. Par Guillaume Lebaudy.

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