L’Alpe 28 Habiter la montagne
La montagne a généré un habitat particulier. Aujourd’hui, ce patrimoine bâti montagnard est menacé par la pression foncière et la banalisation architecturale. Il est urgent d’imaginer les modèles de développement urbanistique de la montagne de demain. L’occupation des Alpes s’est accomplie à un rythme très lent. De nombreux obstacles expliquent la lenteur de cette conquête : la difficulté de s’implanter sur de fortes pentes boisées et les causes surnaturelles (avalanches ou glissements de terrain). Toutefois, la plus déterminante des explications réside dans l’adaptation d’une activité agraire mixte, propre à la plaine, à une économie de montagne où l’élevage des animaux devient dominant. Il a fallu concevoir un habitat adapté au stockage de grandes quantités d’herbe pour les longs hivers où bêtes et gens sont confinés à l’intérieur. Cette économie traditionnelle millénaire, a volé en éclat avec les nouveaux usages de la montagne qui se sont développés depuis un siècle. Si les stations d’altitude créées ex nihilo ont fait l’objet, avec plus ou moins de bonheur, d’une certaine recherche d’intégration à l’environnement naturel, il n’en va pas de même, loin s’en faut, de l’extension des villages existants, à quelques exceptions notables. La conservation du patrimoine architectural et une réflexion sur les manières d’habiter la montagne à l’avenir sont pourtant des devoirs des populations alpines.
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Alpe de bois, alpe de pierre
« La maison est le plus apparent et le plus personnel des traits ethniques », nous dit l’ethnologue Leroi-Gourhan. De fait, elle est considérée comme l’un des derniers marqueurs des identités régionales. Jusqu’à l’excès, dès lors que s’imposent des images et des représentations confuses. Par Jean Guibal.
Article en texte intégral.
Habiter la montagne
Une mystérieuse alchimie préside à l’originalité et à la diversité de l’habitat alpin : trois gouttes de culture, deux doigts de nature et une pincée de bon sens, le tout assaisonné d’une pointe d’imagination et de goût artistique… L’architecture rurale décline d’un bout à l’autre des Alpes une belle palette de formes, de techniques et de matériaux. Par Henri Raulin.
Les toits du toit (de l’Europe)
Les couvertures alpines déclinent formes, matières et couleurs et contribuent à l’harmonie des paysages de la montagne habitée. Des toitures discrètes, conçues avec amour par des générations d’artisans, qui sont aujourd’hui en voie de banalisation. Plaidoyer pour une prise en compte d’une esthétique délaissée. Par André Pitte.
Bergers des cavernes
Des éboulis cyclopéens abritaient les activités pastorales sur le versant méridional des Alpes centrales. Des centaines de caves, granges, étables et autres habitations temporaires, rustiques mais pratiques, et qui témoignent d’une astucieuse utilisation de l’environnement. Un patrimoine architectural alpin très original. Par Flavio Zappa.
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Heureux qui, comme ceux du Lys
Maçons itinérants, les hommes de cette petite vallée du Val d’Aoste s’en allaient chaque année exercer leur métier outre-monts. Ils ont ainsi exporté le style architectural de leurs propres villages jusqu’en Savoie ou dans le Valais. Des constructions venues d’ailleurs, désormais intégrées au patrimoine local, qui témoignent d’une longue tradition d’échanges européens de savoir-faire. Par Claudine Remacle.
Du bois dont on fait les raccards
Deux cents arbres pour une seule maison ! Un chiffre impressionnant, fruit de l’étude récemment effectuée sur une habitation traditionnelle, vieille de trois siècles, dans une petite vallée valdôtaine. Ces « raccards » se construisaient alors par dizaines et la forêt semblait inépuisable… Par Danilo Marco et Claudine Remacle.
Dans la douce chaleur du foyer
Un poêle ventru en faïence chauffe cette douillette salle de séjour revêtue de boiseries. La Stube est une version germanique de la « chambre chaude » des régions de montagne. Lieu privilégié de la vie familiale et sociale, cette pièce accueillante, joliment décorée, est une tradition médiévale qui a traversé les siècles. Par Herlinde Menardi.
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Le photographe et l’ethnographe
Roberto Neumiller parcourt le territoire alpin depuis des années pour tirer le portrait de ceux qui y vivent. Les singuliers vis-à-vis entre ses photographies et celles, réalisées parfois un siècle plus tôt, issues des fonds du Musée dauphinois dévoilent de troublantes correspondances. Par Jean Guibal.
Du grenier au mazot : la métamorphose
Ces petites maisons de poupée, démontables et modulables, renfermaient autrefois les réserves pour l’hiver, les richesses du quotidien et… une forte charge symbolique. Aujourd’hui réinterprétés et rebaptisés « mazots », les greniers en bois participent au mythe d’une montagne idéalisée. Par Chantal Somm.
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Il faut brûler les coucous suisses
Chalets à l’ancienne et géraniums ont envahi les Alpes ! Une aubaine pour les constructeurs qui font feu de tout (vieux) bois. Mais sous couvert de retour à la tradition, la construction en pastiche néo-rustique est en passe d’étouffer la création architecturale contemporaine. Coup de gueule. Par Christophe Faure.
Le cigare et la majuscule
Burinés par le temps, mille fois repeints et rapiécés, avec pour seul ornement leurs rustiques fermoirs de fer ou de bois, clenches, portes et volets se font tableaux pour qui sait les regarder. Les découvertes de Catherine Stahly-Mougin à Volvent, petit village de vingt habitants perché à 850 mètres d’altitude dans la Drôme des montagnes. Par Anne de Staël.
ET ENCORE…
Règlements de comptes entre Rhône et Guiers
Louis Mandrin, à qui le Musée dauphinois consacre une grande exposition, faisait partie de ces réseaux de la grande contrebande dont l’activité était florissante au milieu du XVIIIe siècle. C’est ce que révèle une récente étude minutieuse des archives du sénat de Savoie. Par Corinne Townley.
L’explorateur des Alpes maritimes
À la fin du XIXe siècle, un noble érudit et alpiniste, Victor de Cessole, découvre les reliefs tourmentés de la haute vallée du Var. Pendant quarante ans il va parcourir, cartographier et photographier ces montagnes de l’arrière-pays niçois. Réalisant au passage quelques belles ascensions, dont celle des aiguilles de Pelens. Par Denis Andreis et Jean-Paul Potron.
Un mont très pourri
Il y a cent ans, le 16 août 1905, quatre hommes se hissent au sommet de la grande aiguille de Pelens après s’être livrés à de délicates acrobaties sur un rocher extrêmement friable. Une victoire pour Victor de Cessole et ses guides, sur des montagnes encore considérées de nos jours comme périlleuses. Par Pierre Tardieu.
À votre avis ?
Merci d’avoir pris un peu de votre temps pour répondre à l’enquête publiée dans notre numéro de l’hiver dernier, destinée à mieux vous connaître et à améliorer votre revue. Beaucoup d’encouragements, un peu de critiques et quelques mots doux : les résultats sont allés bien au-delà de nos attentes. Mais place aux chiffres et aux commentaires… Par Pascal Kober.
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