L’Alpe 84 Observatoires, un œil sur le cosmos
De par leur situation géographique singulière (altitude, températures extrêmes, sites isolés), leur réseau très dense d’universités et leur histoire, les Alpes se sont imposées comme l’un des plus importants laboratoires du monde. Une vigie tournée vers le ciel ou les profondeurs de la Terre. Un observatoire pluridisciplinaire, ouvert sur l’astronomie, la météorologie, la glaciologie, mais aussi la physique des particules ou la médecine.
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À la une : cet étonnant œil ouvert sur le cosmos est l’œuvre de Maia Flore (agence Vu’), une jeune photographe dont nous avions déjà repéré le singulier travail (voir les numéros 54 et 66 de L’Alpe). Cette composition, issue de la série Le fantastique voyage, a été réalisée en juillet 2013 à l’observatoire du pic du Midi de Bigorre (voir notre article en page 6), dans les Hautes-Pyrénées, pour une commande d’Atout France, l’agence de développement touristique de la France.
LE DOSSIER
FENÊTRES SUR CIEL ÉTOILÉ
En 2013, l’observatoire du pic du Midi de Bigorre s’est vu décerner le label « réserve internationale de ciel étoilé » valorisant la pureté du ciel pyrénéen et les efforts des villages environnants pour éliminer la pollution lumineuse. L’engouement pour la création de ces parcs d’un nouveau genre s’étend. Lancé par les milieux de l’astronomie professionnelle et amateur, relayé par des protagonistes publics et privés, cet élan a notamment pris corps autour d’observatoires scientifiques de montagne. Par Johan Milian, Rémi Bénos, Samuel Challéat et Dany Lapostolle, membres du collectif universitaire interdisciplinaire Renoir.
LA BOULE À BISCHOFF
Sur les hauteurs de Nice, elle ne manque pas d’attirer tous les regards. Cette imposante demi-sphère immaculée marque les temps pionniers (et très aventureux !) d’une architecture singulière appliquée aux observatoires astronomiques. Avec ses mécènes généreux comme le banquier Raphaël Bischoffsheim et ses figures de proue comme Gustave Eiffel ou l’architecte Charles Garnier. Par Jean-Loup Fontana, conservateur en chef du patrimoine.
PRATIQUE : LE GUIDE DES OBSERVATOIRES
Observatoires de la vallée d’Aoste, des Bauges, de Saint-Véran, des Baronnies provençales, de Saint-Michel l’Observatoire ou de la Côte d’Azur, les centres astronomiques sont nombreux à ouvrir leurs portes au public. Certains proposent même des chambres d’hôtes. Par Caroline Audibert, journaliste attentive aux relations entre les hommes et leur environnement.
JUNGFRAUJOCH : LANCEUR D’ALERTE POUR LE CLIMAT
Arrimée à plus de 3 500 mètres d’altitude sur le col qui sépare la Jungfrau du Mönch, la station scientifique suisse du Jungfraujoch a été, dès les années 1950, une vigie pour observer la pollution et le réchauffement climatique. Des scientifiques du monde entier continuent d’y ausculter la chimie de l’atmosphère terrestre. Visite d’un laboratoire sentinelle : le Sphynx. Par Caroline Audibert, journaliste attentive aux relations entre les hommes et leur environnement.
RÉÉDITION : MONT BLANC : LA GUERRE DES OBSERVATOIRES
En cette fin de XIXe siècle, la croyance en la technique mène le monde. Joseph Vallot (1854-1925), personnage romanesque (il est le cofondateur de la société de cinéma Gaumont), fait fi des réticences pour construire, en 1890, son propre observatoire à 400 mètres sous le sommet du mont Blanc. Il sera le plus haut du monde jusqu’à l’édification, quelques années plus tard, de celui de l’astronome Jules Janssen. Pour comprendre cet esprit de compétition, il faut relire Vallot lui-même !
COSMIQUES À LA LOUPE
Le laboratoire des rayons cosmiques, bricolé à dos d’homme au col du Midi à partir de 1947, n’aura pas fonctionné plus de 10 ans. Plus haut observatoire de particules élémentaires à l’époque, la théorie des quarks lui doit beaucoup. Sa chambre de Wilson laissera vite la place à un refuge, d’où les alpinistes, autres particules élémentaires, convoitent le mont Blanc ! Par Pierre-Louis Roy, spécialiste de l’histoire du tourisme dans les Alpes.
INSTITUT ANGELO MOSSO : LES LEÇONS DE LA MONTAGNE
Au début du XXe siècle, Angelo Mosso se fait construire un laboratoire sur les pentes du mont Rose. Un centre international, financé par plusieurs pays, où séjourneront des centaines de chercheurs. Curieusement, les études que le professeur de physiologie italien va y mener serviront surtout aux troupes de montagne ou aux futurs himalayistes, voire à l’étude de la santé d’un métier alors en devenir : aviateur ! Par Marco Rodolfo Galloni, professeur d’anatomie à l’école vétérinaire de l’université de Turin.
ET TOI, QU’OBSERVES-TU ?
Particulièrement sensible dans les Alpes, le dérèglement climatique actuel, qui s’accompagne de profondes mutations socio-économiques et culturelles dans les usages de la montagne, bouleverse les modes d’observation scientifique. La montagne bouge. La science aussi. Pour comprendre ces mutations très rapides, les chercheurs en sciences de la nature comme en sciences sociales doivent mettre en place de nouvelles méthodes. Dont les maîtres-mots sont « co-construction » et « participatif ». Par Simon Gérard, Chargé de mission au Pôle alpin d’études et de recherche pour la prévention des risques naturels (université de Grenoble).
& AUSSI
PORTFOLIO : JEAN MOHR, PHOTOGRAPHISTE (1925-2018)
Né en 1925, le grand photographe suisse nous a quittés le 3 novembre dernier. Journaliste attaché à documenter la vie, parfois rude, des hommes aux quatre coins de la planète, remarquable portraitiste toujours en quête de recherches formelles, il nous laisse une imposante collection d’images conservée au musée de l’Élysée à Lausanne (Suisse) et dont une bonne partie est consacrée aux Alpes. Plongée en archives… Par Pascal Kober, rédacteur en chef de L’Alpe.
LE MONDE SELON CM
Vu par le « berger Carnino Michel », le monde pastoral alpin prend des allures truculentes au fil de ses sculpturales créations à l’Opinel. Une vie de transhumances (et de patachon !) entre la plaine de la Crau et les Hautes-Alpes qui lui a permis de laisser une multitude de pièces en bois ouvragé dont certaines ont très tôt été accueillies dans les musées les plus prestigieux. Par Guillaume Lebaudy, ethnologue.
ET LES ARBRES MURMURENT SOUS SES DOIGTS
Peuplier d’Italie, cèdre du Liban, cerisier à fleurs du Japon : José Le Piez sculpte les arbres. Et de ces sculptures, il tire des sons. Musique élémentaire qui apaise les angoisses de l’homme moderne. Et nous encourage à renouer avec les esprits de la forêt. Invité de la troisième saison de Paysage->Paysages, manifestation artistique qui mobilise ce printemps tout le département de l’Isère, l’artiste va déployer ses Arbrassons et nous donner à goûter leurs vibrations. À écouter les arbres, nous ne serons pas de bois. Par Jean-Louis Roux, journaliste culturel spécialisé dans la critique littéraire et la critique d’art
LES ACTUS DE L’ALPE
EXPOSITIONS, RENCONTRES, LIVRES…
… et autres colloques, musées, gastronomies, cinémas, etc. Toute l’actualité culturelle de l’Europe alpine, de Nice à Vienne et de Genève à Ljubljana. Ces pages fourmillent de nouvelles.