L’Alpe 10 Fêtes d’hiver


L’Alpe 10 Fêtes d’hiver

Panorama de toutes les fêtes alpines qui se déroulent entre la Saint-Nicolas début décembre et les diverses manifestations carnavalesques à la fin de l’hiver.
Mascarades de la combe Froide, danses d’épées de la Saint-Vincent, fêtes masquées, bouffons fouetteurs et autres foires marquent la persistance de traditions, profanes et sacrées, solidement ancrées dans les cultures et le patrimoine commun de l’arc alpin européen.

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Une obscure lumière préhistorique (texte intégral)

L’hiver est une période rude. Un temps de combat entre la lumière et les ténèbres, mais aussi de silence et de patience. De cette obscure fascination préhistorique nous parviennent encore quelques échos. Transmis depuis le fond des âges, les mythes et rites dont témoignent les fêtes hivernales reflètent la mystérieuse et intense relation de l’homme et de l’hiver. Par Francesco Fedele.

La grande ronde des fêtes alpines

La farandole débute dès novembre : les masques investissent les vallées, entraînant esprits des morts et jeunes gens à marier dans un joyeux méli-mélo de rites antiques et de croyances religieuses destinés à assurer fertilité et prospérité. Depuis les Alpes-Maritimes jusqu’à la Slovénie, d’innombrables mascarades et festivités se déclinent selon de vieux rituels dont la signification s’est souvent perdue. Par Jean-Dominique Lajoux.

Le mariage de Mopse et Nitsa, gravure de Bruegel l’Ancien, 1570. Ce n’est pas un hasard si ce mariage figure également dans le tableau Combat de Carnaval et Carême du même peintre.

Sous le secret des masques

Arlequins démoniaques et éphèbes asexués conduisent le cortège des masques dans les vallées ladines. Toujours vivaces entre Tyrol du Sud et Dolomites, ces fêtes plongent leurs racines dans un amalgame diffus de mythes et de rites, de croyances et de traditions. Mais les acteurs n’en ont cure. Ces carnavals ne sont-ils pas avant tout la meilleure façon d’affirmer leur identité culturelle ? Par Cesare Poppi.

Le bufon, une figure incontournable à Penia dans le val di Fassa. Photo : Gian Luca Boetti.

Le marié mis en bière par ses célibataires même

Une étonnante cérémonie clôture les festivités du carnaval dans les Alpes du Sud. Ce simulacre de mise en terre du roi de la fête se conjugue avec l’enterrement traditionnel de la vie de garçon. Un rituel burlesque qui met en évidence le rôle des jeunes gens dans la communauté villageoise. Par André Carénini et Piercarlo Grimaldi.

Rissoles et autres mets

Entre Noël et la fête des Rois, le « cycle des Douze Jours » ouvre l’hiver. Ponctuée de célébrations religieuses, cette période festive s’accompagne de coutumes régionales, dont la fabrication et la consommation de plats traditionnels constituent une part importante. Inventaires en pays savoyards… Par Arnold Van Gennep.

Paysage alpestre sous la neige, gravure extraite de La Suisse, études et voyages à travers les 22 cantons de Jules Gourdault, Paris, 1879. Collection Musée dauphinois.

La fête réinventée

Avatar de la modernité, la tradition ? Dans nombre de villages alpins, les anciennes célébrations ont été exhumées et remises en pratique (en scène ?) par une poignée d’habitants dynamiques. Rajeunies, elles sont (re)devenues un lien au sein des communautés. Flirtant parfois avec un folklore suspect ou une récupération médiatique, les carnavals et autres fêtes offrent un paradoxal refuge. Par Gian-Luigi Bravo.

La bigote et le taureau

Une poussée de sève envahit la nature et les hommes à l’orée du printemps. Vociférations et tintamarre, feux de joie et farces… Dans le Trentin, c’est à un charivari original et impertinent que se livraient les jeunes gens. Vieille tradition licencieuse et païenne, le tratomarzo subsiste à l’état de bribes, parfois promues au rang d’animation touristique. Par Renato Morelli.

La nuit des Tschäggätä

Emblématiques, les masques du Lötschental, en Valais, sont désormais produits en série pour les touristes et le carnaval semble avoir perdu son âme. Mais les terribles Tschäggätä refusent de se cantonner au rôle de figurants folkloriques. Les jeunes ont insufflé une nouvelle vie à cette fête débridée. Pour que la fête, et la folie, continuent… Par Eric Roulier.

Un fils

Contemplé du haut de la Mantelinha, le monde n’a rien d’une vallée de larmes. Et en janvier, alors, pour qui n’est pas aveugle de l’âme et voit, de là-haut, tout alentour couvert de neige immaculée, même pour un berger dont le troupeau crie famine à l’étable, c’est à croire que la terre a été créée juste pour rendre possible cette blancheur. Par Miguel Torga.

PORTFOLIO : Petites neiges éternelles

Cherchez dans vos souvenirs d’enfant. Un retour de « colo » par exemple. Vous la situez ? Rangée près de l’écusson de feutrine qui n’a jamais été cousu sur votre sac à dos, à côté du piolet-baromètre et du chamois en peau de pêche ? Secouez votre mémoire… Les petits copeaux blancs qui virevoltent…

ET ENCORE…

Adieu poète…

On connait tous les images de Pierre. On connait tous les photographies des quatre générations de Tairraz. Mais qui sait la magie des mots de Pierre Tairraz ? La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était au café littéraire du festival du film de montagne d’Autrans. Ce matin-là, après les rodomontades de je ne sais quel animateur-vedette de TF1, Pierre est parti dans l’un de ses poèmes en prose qui vous réconcilie avec le genre humain. Ce matin-là, Pierre m’a remis en mémoire les mots d’un autre poète qui parle comme il écrit, qui dialogue comme il chante : Claude Nougaro. Pierre, lui, parlait comme il photographiait. Avec tendresse, avec le sens du mot juste, avec le goût de l’image. Nous n’entendrons plus Pierre ni au café littéraire ni ailleurs. Parce que personne n’a pensé à faire avec ses mots ce que les éditeurs ont su si bien faire avec ses photos. Dommage…

P. K.

Pierre Tairraz nous a quitté le 14 septembre 2000. Un jeudi. C’était le jour des enfants. Sale temps. Ses photos peuvent être redécouvertes dans Montagnes de lumières, paru en 1998 aux éditions Hoëbeke.

Voyages aux monts Célestes

Une imposante chaîne de montagnes peuplée de Kirghiz nomades borde les confins du Kirghizistan et de la Chine. Au début du siècle, de rares Occidentaux s’y aventuraient, munis de cartes imprécises, en quête de sommets à conquérir. Parmi eux, un prince et un guide italiens, accompagnés d’un ethnologue valdôtain. Un siècle plus tard, deux de leurs compatriotes ont suivi leurs traces dans ce mystérieux Tien-Shan. Par Eugenio Alberti-Schatz, Jules Brocherel et Stefano Torrione.

La fête, comme si tu étais là…

« Je n’ai jamais rencontré Eric Rohmer mais ses films me stimulent comme la musique de Gershwin et beaucoup d’autres choses. Comme me stimulent des gens qui ne font rien, qui ne laissent pas de traces, mais dont chaque journée est un chef-d’oeuvre. » Mars 1985. Sieff parle de Sieff dans PhotoMagazine. Première rencontre. Quelques années après, Jeanloup Sieff photographie une jeune alpiniste rencontrée pour Montagnes Magazine. Marta Leska est aussi mannequin, Jeanloup joue le jeu avec sa manière, inimitable, et Jean-Mi Asselin titre son interview : « J’irai voler les chevaux ! ». Une expression polonaise qui signifie « Je suis ouvert pour m’embarquer dans les projets les plus fous. » Plus tard, Jeanloup me signera encore la préface d’Objectif Voyage. Il y a quelques mois, il avait accepté, une fois de plus, que nous fassions un petit bout de chemin ensemble pour la réalisation d’un portfolio inédit à paraître dans L’Alpe. Printemps 2001. La muse t’aurait attendu dans l’un de ces palaces des neiges. Il y aurait eu des sourires et des mots chuchotés, des instants de paresse sur la terrasse face aux sommets de lumière, des rais de soleil qui traversent la chambre, inondant les draps et les corps, la fête dans une ambiance désuète au coin du feu dans le grand salon et, toujours, cette insatiable curiosité du voyageur. Ce projet-là ne se réalisera jamais. Bon vent, Jeanloup…

P. K.

Jeanloup Sieff nous a quitté le 20 septembre 2000. Un mercredi. Le jour des enfants. Sale temps. Jeanloup laisse une oeuvre immense dont un remarquable numéro hors-série du magazine Photo et ce terriblement prémonitoire « Faites comme si je n’étais pas là » tout juste paru aux éditions de La Martinière.

De l’art et des cochons (texte intégral)

L’exposition « Traversées » a animé, le temps d’un été, le parc national des Ecrins. Cinq artistes contemporains, une photographe et quatre écrivains, ont ainsi pu installer temporairement leurs oeuvres le long du sentier qui relie La Bérarde au refuge du Châtelleret, en pleine zone centrale. Un sacrilège dont on retiendra beaucoup de contradictions et une polémique passionnée… Enquête. Par Leïla Shahshahani.

Photo : Gilles Peissel
L’Alpe 10 Fêtes d’hiver

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